Le 4e mandat n’est pas qu’une bataille politique. C’est aussi, et surtout, une bataille économique où l’argent joue un rôle clef pour déterminer le sort de ce projet politique controversé. Le 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika qui suscite la polémique en Algérie bénéficiera tout de même d’une campagne de promotion financée à coups de plusieurs dizaines de milliards de centimes.
Mieux encore, les plus grands et riches hommes d’affaires algériens ont décidé de débloquer la modique somme de 750 milliards de centimes pour financer la campagne électorale d’Abdelaziz Bouteflika, leur candidat préféré sur lequel ils ont décidé de miser. Ainsi, a-t-on appris de plusieurs sources proches des réseaux d’affaires professionnels, de nombreux businessmen liés à l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika multiplient les pressions sur leurs « confrères » et connaissances pour les rallier à la cause du 4e mandat. Ainsi, alors qu’un un noyau dur composé essentiellement d’Ali Haddad, le PDG du groupe de btp ETRHB et de Réda Hamiani, président du FCE, tente de mobiliser les richissimes industriels et patrons algériens pour leur arracher des « dons » conséquents au profit du staff de campagne d’Abdelaziz Bouteflika, c’est au tour des concessionnaires de passer à l’attaque pour récolter des fonds supplémentaires qui permettraient à la campagne pour le 4e mandat d’écraser tout sur son passage.
L’objectif assigné, indiquent nos sources, est de réunir 750 milliards de centimes pour soutenir Abdelaziz Bouteflika dans sa reconquête du pouvoir. Pour ce faire, Mohamed Bairi, le patron d’Ival, distributeur exclusif de la marque Iveco et Mazda, exerce un impressionnant lobbying auprès des autres concessionnaires pour qu’ils mettent la main à la poche. Soutenu et appuyé dans ses efforts par Rachid Tahkout, DG de Cima Motors, distributeur de plusieurs marques asiatiques en Algérie, et d’Ahmed Mazouz, le PDG du groupe Mazouz qui commercialise en Algérie la fameuse petite voiture chinoise Chery QQ. Ce lobby mène en ce moment des négociations ardues et tente de rassembler autour de lui tous les concessionnaires qui disposent d’une importante manne financière pour la déverser dans les caisses de la campagne du 4e mandat. Quant aux concessionnaires qui rechignent à payer, ce lobby leur a demandé d’offrir un lot de 200 voitures pour les besoins des déplacements du staff de campagne de Bouteflika.
Néanmoins, a-t-on appris, les propriétaires du Groupe Hasnaoui, les distributeurs officiels de Nissan Volvo Trucks et Volvo Penta en Algérie, ainsi qu’Omar Rebrab, directeur général de Hyundai Motor, font de la résistance et ne paraissent pas convaincues par l’idée de financer la campagne électorale de Bouteflika. Mais vont-ils pouvoir tenir longtemps face aux « assauts » de ce lobby ? Les prochains jours nous le diront.