A peine 2 milliards de dollars transférés vers le pays/ Notre système bancaire archaïque nous fait perdre l’argent de notre diaspora

Redaction

Les Algériens établis à l’étranger constituent une importance source de revenus en devises pour notre pays. Malheureusement, cette ressource stratégique n’est pas exploitée à sa juste valeur. Preuve en est, la diaspora Algérienne a transféré 2 milliards de dollars vers le pays en 2015, indique une enquête de la Banque mondiale (BM), publiée, mardi, à Washington.

Un chiffre qui reste en deçà des véritables potentialités de nos compatriotes qui vivent à l’étranger. Ces derniers peuvent envoyer davantage de devises à leurs pays, mais notre système bancaire est si arriéré qu’il constitue un véritable frein à ces transferts de fonds. Contrairement à notre pays, le Maroc a adopté une véritable souplesse bancaire qui permet à ses ressortissants à l’étranger de transférer pas moins de 6,4 milliards de dollars, à savoir presque le quadruple des sommes envoyées par notre diaspora. La  petite Jordanie qui ne dispose guère d’une diaspora aussi brillante et sophistiquée que la diaspora algérienne, a réussi à amasser  3,8 milliards de dollars grâce aux transferts de ses ressortissants établis à l’étranger.

Mais c’est l’Egypte qui détient le record avec 19,7 milliards de dollars de fonds transférés depuis l’étranger. Ce qui représente une importante manne financière capable de combler tout un déficit budgétaire et de développer plusieurs projets de développement. La recette du Maroc et de l’Egypte n’est pas miraculeuse. Ces deux pays se sont uniquement dotés de banques modernes et efficaces qui ouvrent des succursales à l’étranger pour récolter les fonds de leurs diasporas.

A titre d’exemple, en mars 2012, le gouvernement égyptien a lancé des certificats de dépôts en dollars pour les Égyptiens résidant à l’étranger. L’Arabie saoudite avait été choisie pour en être le premier destinataire. Ces certificats avaient été lancés par la Banque arabe nationale en coopération avec la banque égyptienne Al-Ahly. Et depuis d’autres pays du Golfe ont suivi. Les Égyptiens résidant dans ces pays se sont rapidement intéressés à ces certificats en dollars.

Le Maroc a lancé également depuis plusieurs années plusieurs produits bancaires pour ses ressortissants à l’étranger. Différentes politiques volontaristes ont été également mises en place afin de faciliter la circulation du capital humain mais aussi de l’épargne de ces migrants. En Algérie, aucune politique n’a été adoptée pour fidéliser et attirer les fonds de notre diaspora. Et notre pays perd bêtement des sommes colossales en devises qui auraient pu contribuer à son développement.

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