Le président du bureau de la Ligue nationale de défense des droits de l’homme (LADDH) de M’Sila, Amroune Layachi, monte une nouvelle fois au créneau dans le dossier dit de la profanation du cimetière juif de M’Sila. Après le refus du procureur de la République d’instruire l’affaire, le militant accuse la justice de fuir ses responsabilités.
Les faits remontent au mois d’avril dernier lorsque M. Layachi s’est adressé au procureur de la République près le tribunal de M’Sila pour déposer une plainte pour profanation d’un cimetière juif. Dans cette plainte, il est expliqué qu’un citoyen influent a détruit la clôture pour procéder à l’extension de sa maison, en s’accaparant de quelques 50m² du cimetière.
Le président du bureau de l’LADDH de M’Sila a fait face à toutes sortes d’obstacles. En premier lieu, il a relevé des irrégularités dans la manière avec laquelle a été enclenchée l’enquête par les services de sécurité. Selon lui, il n’a même pas été convoqué pour une déposition alors que c’est lui le plaignant.
Constatant que les choses ne vont pas dans le bon sens, M. Layachi a décidé de saisir directement le juge du tribunal de M’Sila en mois de mai dernier. Après lui avoir présenté les éléments de l’affaire, ce dernier refuse de l’enregistrer. À la même période, le militant avait décidé de donner de la visibilité à cette affaire en la diffusant dans la presse. M. Layachi dit avoir contacté un journaliste du quotidien Liberté qui, selon lui, avait fini par publier un papier dans lequel il a veillé à nuancer la gravité de l’affaire tout en manipulant le contenu de leur entretien. «Le journaliste avait fini par imposer le point de vue de la commission d’enquête diligentée par le wali qui est arrivé à la conclusion que le cimetière n’avait pas été profané », a-t-il indiqué, ajoutant que son droit de réponse n’avait pas été respecté par le journal qui a refusé de le publier.
Malgré tous les problèmes auxquels il a dû faire face, le plaignant reste déterminé à ce que la lumière soit faite sur cette affaire. Pour ce faire, il appelle le ministère de la Justice et celui de l’intérieur à intervenir assurant qu’une autre plainte sera déposée incessamment.
M.M.