Saïd Sadi a livré sa lecture de l’affaire El-Khabar dans une contribution publiée dans l’édition d’hier samedi du quotidien El Watan. Il a notamment dénoncé « les pratiques mafieuses et autocratiques » cultivées par les tenants du pouvoir. Il a estimé que le feuilleton El-Khabar résume à lui seul la débandade d’un régime aux abois.
Armé de son sens de la formule habituel, Said Sadi s’est livré à l’analyse d’une conjoncture désastreuse provoquée par le régime. Au cœur de cette contribution, l’affaire El-Khabar. Le Dr Sadi a abondamment évoqué cette procédure judiciaire pour dire que «ces audiences à répétition ne manquent pas d’indisposer et… d’inquiéter. Non que les tergiversations de nos tribunaux soient une nouveauté, la soumission de l’institution judiciaire aux injonctions occultes étant une de ses marques de fabrique les plus constantes et les plus avérées».
L’impulsivité de l’acte et l’irresponsabilité des décideurs sont mises à l’index. La « décision irréfléchie » du ministre de la communication Hamid Grine, traduit, selon M. Sadi, un amateurisme caractéristique et symptomatique d’un régime politique à «l’agonie». On tire d’abord et en réfléchit après, c’est la formule qu’a choisi M. Sadi pour illustrer la cabale menée par un régime qui appréhende la fusion entre le savoir-faire et l’éthique journalistique associés à la force d’un faiseur de miracles économiques. «Le groupe Cevital dont la réussite défie les chausse-trappes et les abus d’autorité soulignant, par ricochet, l’incurie de la gestion des officiels, son patron auquel on prête des ambitions politiques, étant entendu que le sujet est une chasse gardée», a expliqué l’ex-président du RCD, avant d’affirmer que «le dossier ayant résonné dans l’opinion nationale et internationale avec fracas dépasse maintenant ses auteurs, d’où les hésitations politiciennes et les bricolages judiciaires qui voient les donneurs d’ordre s’en remettre aux prolongations à rallonge, comme le ferait un arbitre douteux qui appréhende d’affronter le public une fois sifflée la fin d’une partie dont il a violé les règles et faussé les résultats».
C’est un régime qui se croit savamment ficelé, aux manettes de relais médiatiques se distinguant par leur médiocrité et avec l’aide de ses adeptes parmi les grands patrons, que sont ces personnages saugrenus, que le régime compte continuer à naviguer dans l’opacité la plus totale et prêcher, dans une atmosphère de schizophrénie générale, des notions de justice et d’équité. «On assure redouter la concentration médiatique, alors que les tenants du pouvoir ont été acteurs et bénéficiaires patentés de la privatisation clanique des titres publics», a-t-il écrit.
Said Sadi a également mis un point d’honneur à mettre à l’évidence les interminables obstacles auxquels a fait face Issad Rebrab. Le deuxième contribuable algérien après Sonatrach fait face à des feux nourris en ce moment après avoir fait face, depuis le début de sa carrière, à «d’innombrables abus administratifs opposés à l’extension de son groupe». L’opérateur économique qu’est Rebrab a, selon le Saïd Sadi, refusé «le diktat de la clientélisation dans le management de la production de richesse».
Le groupe Cevital fait, selon M. Sadi, face «à une attaque télécommandée visant à faire diversion sur l’agonie d’un pouvoir sans visage, ni vision et surtout priver l’Algérien d’une communication saine, dans une période de grande incertitude, en soustrayant à son regard des secteurs essentiels à l’harmonie et à la stabilité de la vie nationale, domaines proscrits dès lors que les parrains ne parviennent pas à y imposer leur emprise ».
Massi M.