Africa CEO Forum à Genève/ L’Algérie a besoin en urgence d’une prise de conscience en matière de développement des nouvelles technologies !

Redaction

L’Africa CEO Forum qui s’est tenu le 20 et 21 mars 2017 à Genève a confirmé une fois de plus que l’Algérie a raté son virage en matière de développement des nouvelles technologies. De grands capitaines d’industrie algériens à l’instar d’Issaad Rebrab (Cevital), Benhamadi (Condor) ou encore Slim Othmani y étaient présents.

Issaad Rebrab y a notamment présenté son projet de construction de la plus grande ligne ferroviaire africaine reliant Alger à Johannesbourg en Afrique du Sud permettant ainsi à l’Afrique de se réapproprier son destin en sortant de son isolement en matière économique et de devenir ainsi une locomotive pour le reste du monde. Devancée de loin par des acteurs africains de poids dans le domaine des nouvelles technologies notamment par le Kenya et le Maroc qui ont su investir dans leur potentiel humain afin de se hisser aux standards internationaux.

Hormis les quelques hommes d’affaires algériens présents, l’Algérie continue de faire pâle figure face à ses voisins africains en matière d’investissement dans la formation de ses élites et d’accompagnement de leurs projets économiques.

A ce forum, nous avons eu l’occasion de rencontrer les pépites algériennes de demain notamment en la personne de Samir Ouguergouz, Juriste, Président de la startup du droit Legal Solution et fondateur de la plateforme juridique DefendreSesDROITS.com qui nous a livré sa vision du développement de entrepreneuriat en Algérie et en Afrique en matière du développement des nouvelles technologies.

Algérie-Focus : Pouvez-vous nous présenter vos activités et vos services ?

Samir Ouguergouz : J’ai eu l’idée de développer une plateforme juridique en ligne fonctionnant 24H/24 et 7j/7 en partant du constat qu’un certain nombre de justiciables ne peuvent pas protéger efficacement leurs droits faute d’un manque criant d’informations juridiques et face au coût important, et parfois insurmontable, de pouvoir constituer un avocat. De nombreuses procédures et formalités juridiques ne nécessitent pas le ministère d’un avocat. Et notre plateforme juridique vient répondre à ce besoin en matière d’information et de suivi juridique d’un certain nombre de formalités juridiques. Replacer l’individu au centre du droit afin qu’il puisse en devenir un acteur et qu’il puisse être orienté et accompagné à moindre coût. C’est avant tout un acte démocratique : faute de moyens financiers ou d’information, les justiciables ne réclament pas leurs droits et ce sont souvent les populations les plus vulnérables qui en pâtissent.

Algérie-Focus : Quelle est la valeur ajoutée de votre start up sur le marché des services juridiques en ligne ?

Samir Ouguergouz : Notre site juridique se démarque principalement par notre les meilleurs potentiels qui sont recrutés et notre proximité avec nos clients qui sont à la fois des particuliers et des professionnels ayant besoin d’’être accompagnés dans leur démarches juridiques. Nos équipes sont composées de juristes et de développeurs web très réactifs. Mes collaborateurs sont recrutés à l’image d’une France multiculturelle et décomplexée, ils parlent plusieurs langues dont l’arabe, l’anglais et même le kabyle !

Notre plateforme juridique permet notamment de déposer et protéger votre marque ou créer une société en France en 48 heures et ce de manière entièrement dématérialisé grâce à notre procédé de signature en ligne accepté par l’ensemble des administrations et tribunaux français. Notamment pour les ressortissants algériens résidant en Algérie et ce, conformément au Code d’Entrée et de Séjour et du Droit d’Asile et à la Convention bilatérale franco-algérienne du 28 décembre 1968, nous créons des sociétés et nous leur accompagnons, à terme, jusqu’à l’obtention de leur titre de séjour commerçant en France.

Notre plateforme propose également toute une palette de documents juridiques personnalisables et des documents types que vous pouvez télécharger.

Aussi, grâce à notre réseau étoffé d’avocats partenaires en France et au Maghreb, notre site juridique vous permet de trouver un avocat fiable, chevronné, au moindre cout ou que vous vous trouviez.

Vous pouvez ainsi être accompagné dans l’ensemble de vos formalités et démarches juridique tout en bénéficiant d’un réel et efficace suivi juridique.

Algérie-Focus : Quelle(s) proposition(s) suggérez-vous pour hisser l’Algérie aux standards internationaux dans le domaine de l’entreprenariat pour les sociétés algériennes souhaitant se développer dans les nouvelles technologies ?

Chaque pays doit pouvoir trouver sa propre voie de développement mais ne pas être frappé de procrastination ou de ce que j’oserais qualifier, sans faire de jeu de mots, du syndrome de «Rocking-chair » c’est-à dire beaucoup s’agiter dans des discours pompeux mais stériles et en définitive faire du sur-place !

La première révolution numérique a été raflée par les américains qui sont les premiers fabricants mondiaux de contenus numériques (Facebook, Youtube, Google…). La seconde révolution a été accaparée par les asiatiques qui ont gagné la batailles des équipementiers face aux européens et aux africains.

Par conséquent, l’enjeu est de développer des écosystèmes ou les compétences numériques seront privilégiées. Ainsi, les jeunes créateurs pourront être accompagnés dans toute la chaine de valeurs de leur entreprise, de la création de leur société mais également dans son suivi à court, moyen et long terme.

Néanmoins, l’Etat doit être cohérent et doit assumer ses responsabilités.

L’Etat doit investir et s’investir, sans se substituer aux acteurs privés, doit donner l’impulsion, notamment par des programmes de formations de pointe ambitieux à l’égard des jeunes algériens avides de savoir et de nouveautés. L’intelligence et le potentiel humain doivent être captés, catalysés, propulsés et encouragés.

La création doit être accompagnée et récompensée. Les programmes universitaires doivent être revisités, les freins à la création d’entreprise éliminés et les lourdeurs et barrières administratives bannies. Pour être compétitif, il est nécessaire que les acteurs économiques, algériens ou étrangers comprennent les enjeux et défis économiques mondiaux tout en respectant les cultures locales. La co-localisation est indubitablement amenée à se développer davantage. L’argent n’est qu’une énergie parmi d’autres.

Le « capital humain » et les ressources humaines doivent être replacés au centre de l’entreprise. A défaut, l’Algérie court à sa perte. L’une de nos richesses est notre jeunesse. Nous avons besoin de forces vives, de personnes innovantes et ingénieuses, de visionnaires, de leaders formés à l’excellence et qui aiment leur pays en y créent de réels richesses et le terreau fertile de l’Algérie de demain. C’est en cela que réside notre avantage concurrentiel certain.

La troisième révolution numérique ne doit surtout pas échapper à l’Afrique qui doit mettre en œuvre et déployer tous les moyens possibles pour concourir à la diversification et au développement de leurs économies et de leur peuple. Le respect du droit des personnes et des peuples est une condition première et sinequanone au développement économique des Etats. Elle doit compter sur l’intelligence de ses forces vives. Sans tomber dans l’ironie, l’intelligence est comme un parachute, soit vous en avez un, soit vous vous écrasez ! Ça peut coûter un peu cher au départ mais au final vous y gagner. Les Etats doivent comprendre qu’il est urgent d’agir et d’encourager la création et toutes les formes d’intelligence de leurs citoyens en les encourageant à créer et innover.

Algérie-Focus : Avez-vous des projets de développement en Algérie et plus largement en Afrique ?

Samir Ouguergouz : Nous avons été sollicité par un certains nombres d’hommes d’affaires afin de collaborer sur des projets intelligents pouvant avoir une réelle valeur ajoutée pour les algériens avec de réelles retombées sociales notamment par le biais de la création de nombreux emplois directs et indirects.

Nous sommes actuellement en pourparlers… Une main ne pouvant applaudir seule, nous restons attentifs et à l’écoute des investisseurs et des  besoins et du développement du droit des populations locales. Nous voulons avoir une démarche intelligente et saine afin de créer des synergies positives qui seront utiles à toutes et tous les algériens et africains en général.

En aparté, et pour votre information, un nouveau site sera prochainement lancé dans deux semaines Inch’Allah, en Algérie, toujours dans les services juridiques en espérant que cela aidera à consolider l’Etat de droit et améliorer les relations juridiques entre l’Etat et les justiciables.

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