Le travail du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), chargé de déterminer les causes du crash du vol AH 5017, pourrait s’annoncer plus compliqué que prévu. Selon des informations obtenues par la radio française Europe 1, une des deux boîtes noires de l’appareil qui s’est écrasé le 24 juillet dernier au Mali serait en effet illisible.
Selon des informations obtenues par Europe 1, une des deux boîtes noires embarquées à bord du vol AH 5017 serait défectueuse. Il s’agit du CVR (cockpit voice recorder), qui enregistre tous les sons entendus dans la cabine de pilotage : conversations des pilotes, liaisons radio avec la tour de contrôle, annonces faites aux passagers, alarmes, et même le bruit des moteurs.
« Les enquêteurs avaient déjà prévenu que l’objet avait été endommagé par le crash. La bande a été abimée, froissée et parfois coupée. Peu importe : les analystes se sont surtout rendus compte que l’enregistreur, un ancien modèle à bande magnétique, était hors-service pendant le vol de l’avion d’Air Algérie, pour une raison encore inconnue », précise Europe 1.
L’analyse de l’autre boite noire, qui enregistre les paramètres de vol (vitesse, altitude, etc.), permettra cependant aux enquêteurs d’établir un scénario du crash. Mais le comportement de l’équipage est souvent essentiel pour comprendre de tels accidents. Le BEA risque donc d’être incapable d’apporter aux familles des victimes toutes les réponses qu’elles attendent.
Un premier scénario du crash dévoilé dans l’après-midi
Une conférence de presse est prévue ce jeudi à 14h heure française (13h heure algérienne).
Les enquêteurs du BEA sont revenus hier soir en France. Le chef de la mission d’enquête judiciaire, le colonel Patrick Touron, a fait une courte déclaration à sa descente de l’avion. « Nous avons procédé à un peu plus de 1 000 prélèvements. Scientifiquement, nous avons une forte probabilité d’identifier toutes les personnes », a-t-il assuré. Le colonel a également révélé que « l’avion est tombé avec une très grande vitesse verticale, parce qu’il s’est littéralement pulvérisé ». « Le choc a été quasi instantané », a-t-il ajouté. Comme il a pu le constater sur le lieu du crash, il n’y a « aucun fauteuil d’avion, aucune valise, aucun sac ». « On est persuadé, au vu de la nature du choc, qu’ils [les passagers] n’ont pas pu souffrir un seul instant », a donc conclu Patrick Touron.
Les prélèvements sont pour le moment conservés à Gao, au Mali. Le BEA attend que le gouvernement malien donne son accord pour leur transfert en France. Les analyses se poursuivront ensuite pendant « au moins 3 à 4 mois » a indiqué Touron.
La rédaction avec agences