Une dizaine de jours après la convocation du Corps électoral, 72 personnes ont déjà retiré les formulaires d’inscription pour les parrainages des électeurs, une condition sine qua non pour se porter candidat à la présidentielle.
Mais ces candidats, en grande majorité inconnus des Algériens, ne font toujours pas connaître leurs programmes. A l’exception d’un nombre très réduit de postulants, la majorité des ces personnalités qui se recrutent dans tous les milieux sociaux, descendent dans l’arène sans vrai programme politique.
A tout seigneur, tout honneur, c’est Ahmed Benbitour qui est le premier à déclarer sa candidature à l’élection présidentielle. C’est donc cet ancien chef de gouvernement qui a eu à faire connaître son projet. Ce dernier s’articule autour de trois grands chapitres : le rétablissement de l’Etat, la stabilisation de l’Etat et, enfin, la relance de l’investissement. Car, Ahmed Benbitour estime que l’Etat algérien a atteint un degré de déliquescence qui ne lui permet plus de se relever si les choses se poursuivent au rythme actuel.
De son côté, l’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, a énoncé, dans un discours programme prononcé le 19 janvier dernier à Alger, que ses priorités vont désormais à la justice, l’Education et la Santé. Ali Benflis propose aux Algériens un « pacte national contre la corruption » et préconise plus d’ouvertures politiques. Il dit également son penchant pour une santé de qualité et une école moderne.
Rachid Nekkaz, lui, propose plus de logements, plus d’hôpitaux et moins d’achats militaires. « Qu’est-ce que nous allons faire avec toutes ces armes ? », s’est-il récemment interrogé. Son programme s’oriente vers les jeunes et les pauvres pour qui il promet plus d’emplois.
Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, lui, propose la construction d’un Etat moderne basé sur « la justice » et une « réelle séparation des pouvoirs ». Il veut un Etat « juste » qui protège toutes les couches sociales. Seule femme politique à se présenter à la présidentielle pour l’instant, Louisa Hanoune propose une « deuxième République » basée sur plus de justice sociale et une réelle « séparation de la religion de la politique ». La secrétaire générale du Parti des Travailleurs veut arrêter les privatisations, rationaliser les entreprises publiques privatisées et augmenter le SNMG à 50000 DA.
Pour le reste, tous les candidats jurent vouloir « un Etat de droit » et un Etat fort. Des promesses que même Abdelaziz Bouteflika avait fait à plusieurs reprises, avec les résultats qu’on connaît.
Essaïd Wakli