Algérie VS Russie : Ces supporters trop stressés ne regarderont pas le match

Redaction

Ils raffolent de l’équipe nationale d’Algérie, l’aiment et la soutiennent de tout leur coeur. Mais impossible pour eux de rester devant leur écran lorsque leurs chouchous entrent sur le terrain. Rencontre avec ces supporters des Verts trop stressés pour suivre en direct les matches de l’Algérie.

On croit souvent que seuls les agents de l’ordre, positionnés à l’entrée des bureaux officiels ou sur les principaux  axes routiers, ratent, par devoir professionnel, les matches de la sélection nationale. Faux. Au moment où les Fennecs entrent sur le terrain, il en reste toujours pour interrompre le silence cathédral, qui règne dans nos rues durant les matches de l’équipe d’Algérie. Ils circulent en voiture, parfois à pieds. Souvent seuls, ils se regroupent entre amis de temps à autre.

Le football, comme tous les Algériens, ils ont ça dans le sang. Une passion ardente, brûlante, dévorante. Et pourtant, ils n’ont jamais vu une performance des Verts de bout en bout. Pourquoi ? Une fois que l’arbitre siffle le lancement d’une rencontre opposant les Fennecs à une formation internationale, ces supporters perdent la raison. Leurs nerfs lâchent, les tremblements commencent.

Ils n’ont pas honte de l’avouer, ces fans des Fennecs n’ont pas assez de courage pour regarder leurs champions. Les dribbles de Yacine Brahimi, les passes de Sofiane Feghouli et les contrôles de Abdeloumene Djabou ne suffisent pas à apaiser leurs tourments. 90 minutes, c’est trop. Une souffrance insoutenable que ces supporters trops stressés ne peuvent s’infliger.

Ce soir, les hommes de Vahid Halilhodzic fouleront la pelouse de l’Arena Baixada aux alentours de 20 heures, heure locale. L’enjeu est de taille : sortir du groupe H et jouer un 2è tour en Coupe du Monde. Un exploit immense et inédit pour l’Algérie, qui, jamais depuis 32 ans, n’a été aussi proche d’un 8è de finale en Coupe du monde. Ce soir, il ne s’agira pas seulement de se qualifier pour la première fois de l’histoire en 8è de finale d’un Mondial, il sera aussi question de venger la bande à Madjer, injustement privée d’une qualification. La faute aux Allemands, aux Autrichiens et leur « match de la honte ».

Supporters chauvins

Une ambiance de feu est attendue dans l’enceinte du stade de Curitiba mais à plus de 8.800 kilomètres de là la pression sera invivable pour certains supporters algériens, restés aux pays. Parce que l’enjeu n’a peut-être jamais été aussi grand, et parce qu’ils ont peur que l’histoire se répète, une nouvelle fois au détriment de leurs favoris, ces fans des Verts boycotteront la rencontre Algérie-Russie.

« Ces supporters là sont les plus chauvins même un psychologue ne peut rien pour eux », ironise Hamidou, la trentaine. Ce jeune homme, qui vit dans la banlieue de la capitale, dit n’avoir « aucun problème pour regarder l’équipe d’Algérie ce qui n’est pas le cas de plusieurs de mes amis ». Hamidou raconte : « Ils sortent, se balladent, fuient les cafétérias, l’essentiel pour eux, est de ne rien voir du match ».

« Les Verts me rendent malade ! »

Depuis le début de la compétition, Salim, 33 ans, n’a regardé en tout et pour tout qu’une « petite demi-heure de jeu ». « Ils me rendent malade ! J’ai regardé les premières minutes des deux premiers matches mais j’étais vraiment trop nerveux pour voir la suite. Surtout contre la Corée du Sud. C’était quitte ou double : on avait absolument besoin des 3 points sinon on sortait », témoigne cet habitant d’Alger-centre.

Ce soir, Salim doute d’avoir les ressources nécessaires pour visionner ne serait-ce que quelques secondes du dernier match des Verts en phase de poule du Mondial 2014. Il avait pensé dans un premier temps s’isoler sur les hauteurs de Bouchaoui. Avec une poignée d’amis, des supporters maladifs comme lui, ce jeune employé de la SNTF mettra le cap sur une plage algéroise. Dans ce coin isolé, Salim et ses amis resteront à l’abri des écrans de télévison, des postes de radios durant toute la durée du match. A défaut d’avoir les yeux rivés sur la télé, Salim sera scotché à sa montre. « Je compterai 1H30 après le début du match et j’allumerai la radio pour écouter le score ». La pression retombera alors, surtout si les Verts remportent la partie. Salim se voit déjà défiler pour saluer ses héros.