Consommation/ Nos pizzas polluées par du fromage de synthèse

Redaction

Beaucoup d’Algériens l’ignorent : un faux fromage, qui a beaucoup fait parler de lui à l’étranger, s’est discrètement imposé ces derniers temps dans nos pizzas et les autres plats industriels très consommés dans les innombrables fast-foods algériens. Ce fromage est appelé le « fromage analogue », nous explique Yasmina Bendani, consultante en commerce international et experte de la filière laitière auprès de plusieurs groupes internationaux.

« Un spécial pizza » est, en réalité, du « fromage analogue ». Selon plusieurs sites Internet spécialisés, il s’agit d’un fromage de synthèse : un ersatz composé de matière grasse, de farine, de levure, de sel, d’amidon et d’exhausteurs de goût dans le but de faire illusion ! En effet, les professionnels de la restauration rapide  tentent de faire passer ce faux fromage pour du vrai et les consommateurs sont, au final, trompés.

Par ailleurs, ce fromage comprend de « la graisse végétale au lieu du gras animal que l’on retrouve habituellement dans le fromage », confie à Algérie-Focus cette experte qui appelle les consommateurs algériens à davantage de vigilance pour protéger leur santé. « Cette graisse n’est pas bonne pour la santé, si on la consomme régulièrement ou en grande quantité, car elle n’est pas digérable par le corps humain. Elle va se déposer sur les parois des veines et artères au fil des années. En Europe, les denrées qui contiennent de la graisse  végétale comme l’huile de palme  sont considérés par les diététiciens comme  des produits à éviter », indique encore interlocutrice, qui suggère fortement aux consommateurs algériens de lire soigneusement la composition des produits laitiers qu’ils achètent avant de les consommer.

Force est, malheureusement, de constater que ce réflexe n’est pas encore une habitude chez les Algériens. Mais les autorités publiques n’accomplissent pas aussi leur part du contrat. Preuve en est, le contrôle de l’hygiène alimentaire dans les fast-foods accuse encore de graves déficiences. En 2009, le directeur du commerce de la wilaya d’Alger, Youcef Lamari, avait reconnu que plus de 7 000 fast-foods ne disposent même pas d’une autorisation pour exercer leur activité ! Et depuis 2009, très peu de ces fast-foods ont été contraints de fermer. Mieux, plusieurs autres enseignes ont été ouvertes entre temps. Et combien d’entre-elles commercialisent ce fromage de synthèse dans leurs pizzas et divers plats ? Difficile de répondre à cette question en l’absence de contrôle de la part des services concernés, qui communiquent, certes, des bilans concernant le nombre d’infractions relevées dans la restauration, mais qui demeurent très muets au sujet de l’utilisation d’aliments de synthèse dangereux pour notre santé.

Une seule chose est, en tout cas, sûre : l’Algérie importe beaucoup de quantités de ce « fromage analogue », confirme Yasmina Bendani qui appelle à sensibiliser les consommateurs afin qu’ils puissent assumer leur responsabilité. Selon notre experte, le consommateur algérien doit se montrer curieux et demander des explications au sujet de la composition des produits laitiers ou fromages qu’il souhaite consommer. Les Algériens doivent apprendre à distinguer entre « certains additifs qui sont parfois intégrés dans la composition des produits laitiers », note notre consultante, selon laquelle les consommateurs notamment les femmes enceintes, les personnes diabétiques, les personnes âgées et les petits enfant doivent faire attention à quelques additifs comme l’amidon de mais, le sucre, les agents raffermissant, stabilisant, épaississant, acidifiant,  etc ».

Les consommateurs Algériens ne doivent donc plus compter uniquement sur les autorités pour surveiller la qualité de ce qu’ils mangent. Leur implication peut s’avérer, aujourd’hui, salutaire.

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