Algérie/RSF appelle les autorités algériennes à protéger les journalistes de la cyberviolence

Redaction

Reporters Sans Frontières dénonce la campagne de diffamation et les menaces contre le site d’information algérie-focus et son rédacteur en chef Abdou Semmar sur les réseaux sociaux et demande aux autorités algériennes d’assurer leur protection.

A la suite d’un article publié par le site Algérie-Focus le lundi 15 août 2016, révélant l’attribution d’une villa de fonction au fils du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, le site d’information ainsi que son rédacteur en chef Abdou Semmar font l’objet d’une campagne de diffamation et de menaces de mort sur les réseaux sociaux. Une page Facebook, populaire dans le pays, a lancé une campagne dedénigrement contre le journaliste allant jusqu’à porter atteinte à sa vie privée, en plus de menaces de mort explicites de la part des internautes.

Ce phénomène de cyberviolence est de plus en plus répandu et suscite de réelles inquiétudes, déplore Yasmine Kacha, responsable du bureau Afrique du Nord de RSF. Si l’anonymat et l’utilisation de pseudonymes par les personnes qui mènent ces campagnes diffamatoires rend difficile leur identification, il n’empêche que ces menaces doivent être prises au sérieux, notamment quand elles sont récurrentes comme c’est le cas pour Algérie Focus. Les autorités algériennes doivent prendre leur responsabilités pour protéger Abdou Semmar et tous les journalistes victimes de ce type de pressions”.

Ce n’est pas la première fois qu’on cherche à m’atteindre en parlant de ma vie privé. Toutefois, ces tentatives d’intimidation prennent des proportions alarmantes et je commence sérieusement à avoir peur non pour moi mais surtout pour mes deux enfants et ma famille”, témoigneAbdou Semmar, qui ajoute qu’Algérie-Focus est la cible de pressions dès qu’il aborde des sujets sensibles tels que les liens de DAECH en Algérie , l’homosexualité ou le statut des chiites en Algérie.

L’Algérie figure à la 129e position sur 180 au Classement de RSF pour la liberté de la presse en 2016