« Il faut que la prochaine élection soit le début de la sortie de la crise ». Venu déposer sa candidature au Conseil Constitutionnel dans les hauteurs d’Alger, le candidat, Ali Benflis, vient d’avertir, ainsi, le pouvoir quand à la possibilité de frauder les élections présidentielles d’avril prochain.
Dossier de candidature en main et discours bien rôdé, Ali Benflis s’est présenté comme le candidat de l’intégrité ce matin. Accompagné de son équipe de campagne et de nombreux soutiens, Benflis a remis en mains propres tous les éléments nécessaires à sa candidature à Mourad Medelci le Président du Conseil Constitutionnel.
Ali en tant que candidat officiel mais aussi garant du respect du scrutin s’est exprimé durant quelques minutes face aux caméras, avant d’apposer sa signature sur le PV de dépôt de dossier de candidature au conseil constitutionnel. Lors de cette brève intervention il a tenu à avertir publiquement le Président de cette institution, Mourad Medelci, quant à la fraude. « Mes supporters disent qu’ils ne vont pas se taire si leurs voix seront volées », a averti Benflis. Ce dernier a ajouté que « je vais dire cela devant l’opinion publique et devant cette auguste institution » pour prendre tout le monde à témoin. Pour en arriver là, l’ancien Premier Ministre a donné des exemples de régions du pays où les partisans de Abdelaziz Bouteflika font pression sur les fonctionnaires afin de signer les formulaires de candidature.
Des soutiens de Benflis qui justement étaient venus en masse pour soutenir le candidat venu officialiser sa demande de candidature au Conseil Constitutionnel. « Benflis Président ! », « Tahia Djazair », ont scandé pendant près d’une heure les militants de l’ex-premier ministre devant l’institution chargée de valider le dossier de candidature à la présidentielle.
Munis des portraits de leur candidat, les soutiens de Benflis n’ont cessé d’affirmer face à la presse qu’ils iraient jusqu’au bout et ne laisseraient pas leurs voix être détournées.
Les Algériens méritent leurs voix
La neutralité et la transparence ont donc été les leitmotiv de l’équipe Benflis en cette matinée. « J’ai tardé à signer le PV pour que vous soyez témoins et qu’ils ne disent pas que j’ai signé et suis parti », a encore insisté le candidat, selon le message diffusé par les chaînes de télévision. « On a recouvré notre indépendance grâce au 1er-Novembre, les Algériens doivent recouvrer leurs voix… », a-t-il insisté, avant d’ajouter que « ceux qui veulent voler les voix du peuple, je les mets en garde .»
Lors d’un point de presse qui a suivi sa signature, Ali Benflis a révélé que l’équipe de Bouteflika a utilisé les fichiers d’Etat civil des APC dans la signature des formulaires. « S’il y avait une justice indépendante, des milliers de citoyens auront déposé plainte», a encore ajouté le candidat.
E.W et A.B