Près de 15 ans après avoir été sacré roi par le régime Bouteflikai, l’heure de la déchéance semble avoir sonné pour Ali Haddad. La chute du patron des patrons algériens, entamée à la fin de l’année dernière, s’accentue depuis l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune aux affaires.
Deux jours après avoir été «chassé» de l’Ecole supérieure de la Sécurité sociale avant l’arrivée du Premier ministre sur les lieux, Ali Haddad reçoit une nouvelle «gifle» de la part du gouvernement. Le ministère des Travaux publics a publié, lundi, dans la presse, une mise en demeure aux entreprises du groupe ETRHB qui appartient à Ali Haddad. La mise en demeure concerne notamment le non-achèvement de tronçons de la rocade ferroviaire des Hauts-Plateaux, dont la réalisation a été confiée à une filiale du groupe de l’homme d’affaires qui préside, depuis trois ans, le Forum des Chefs d’entreprises.
L’homme est l’un des plus grands bailleurs de fonds des différentes campagnes électorales d’Abdelaziz Bouteflika. Il est l’un des grands bénéficiaires, avec Kouninef, des grands projets de travaux publics du temps de l’embellie financière connue par l’Algérie.
Samedi dernier, le Premier ministre a donné le premier signe d’un réel divorce entre l’homme d’affaires et les autorités. M. Tebboune a en effet exigé le départ d’Ali Haddad avant l’inauguration de l’Ecole supérieure de la Sécurité sociale. Le patron du FCE a donc été contraint de quitter la salle où devait s’exprimer le Premier ministre.
Quelques jours après son installation à la Primature, Abdelmadjid Tebboune a clairement indiqué qu’il avait l’intention d’éloigner l’argent des rouages de l’Etat. Haddad sera-t-il donc le premier sacrifié ?
Rania Aghiles