Les importateurs dominant le marché des aliments de bétail et volaille, sont en train d’installer un climat de tension pour reprendre leur position de monopole en exerçant d’intenses pressions sur les autorités. Une pénurie est annoncée pour nourrir la spéculation et contraindre le gouvernement à réviser sa politique des quotas en la matière. Une flambée sans précédent des prix des viandes pointe son nez.
La poignée d’entreprises qui contrôlaient l’importation des matières premières pour la fabrication des aliments de bétail et volaille, ont entamé un bras de fer avec les autorités pour que ces dernières reconsidèrent les quotas d’importation attribués, dernièrement, à 167 opérateurs cassant ainsi le monopole sur un marché dont les bénéfices se chiffrent en centaines de millions de dollars.
Avant l’instauration de la politique des quotas, le marché était partagé entre deux ou trois entreprises au niveau national. Le groupe Boudiab, qui importait 2,5 millions de tonnes de ces matières premières, soit 50% des besoins nationaux, exerçait un véritable monopole sur le marché. L’entrée en vigueur de la politique de rationalisation des importations a chamboulé les bons plans de ces entreprises. La multiplication des acteurs ainsi que la réduction des quotas les a poussées à réagir.
Pour contrecarrer ces restrictions, ces entreprises ont tenté, dans un premier temps, d’obtenir des licences d’importation de manière détournée. Le renforcement du contrôle, notamment à travers le refus de domiciliation bancaire, les a poussées à recourir à des pratiques plus radicales qui consistent à lancer des rumeurs sur une pénurie de masse qui portera préjudice aux cheptels nationaux.
Les conséquences de ce mercantilisme sauvage ne vont pas manquer de plomber le marché. Il faut s’attendre, en effet, à une flambée sans précédant des prix de ces aliments tirant les prix des viandes vers le haut.
Pour éviter un tel scénario, le ministère de l’Agriculture a organisé des rencontre avec les éleveurs pour les rassurer sur la disponibilité de ces produits. Selon les chiffres qui leurs ont été présentés, les autorités disposent de plus de deux millions de tonnes de maïs, 462 076 tonnes d’orge et 495 514 tonnes de soja.
Massi M.