L’accord sur le rapatriement des ressortissants algériens en situation irrégulière en Allemagne, passé entre Alger et Berlin, produit tous ses effets. Les opérations d’expulsion se multiplient. Les organisations des droits de l’homme qualifient cette situation de discriminatoire.
Le nombre de demandeurs d’asile expulsés d’Allemagne a été multiplié par trois durant le premier semestre de 2017, rapporte le média allemand Funke Mediengruppe, soulignant que la mesure cible tout particulièrement les ressortissants algériens, marocains et tunisiens.
Le nombre de demandeurs d’asile maghrébins connaît une forte progression depuis le début de l’année en cours, comparé à la même période de l’année dernière. Au total, 623 personnes ont été refoulées entre janvier et juin 2017, alors que 166 ont été rapatriés durant la même période de 2016. La même source ajoute que 398 demandeurs d’asile ont été renvoyés chez eux durant toute l’année 2016.
Le média allemand a expliqué ce bond significatif par l’accord scellé entre l’Algérie et l’Allemagne en janvier 2016. C’est l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal qui a donné des garanties à la partie allemande pour allègement de la procédure d’accueil des rapatriés algériens. En contrepartie, l’Allemagne a inclus l’Algérie dans sa liste de pays dits «sûrs», donnant au régime algérien un tant soit peu de crédit.
Selon la même source, la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) et ses homologues allemandes qualifient la décision prise par le gouvernement algérien de «scandaleuse et discriminatoire». Les autorités allemandes se sont, en effet, livrées à un rapatriement systématique des demandeurs d’asile algériens recensés au nombre de 2296.
Notons que les autorités allemandes ont également signé des accords avec les autorités tunisiennes et marocaines pour la facilitation du processus de rapatriement. Cependant, ces accords ont prévu l’ouverture de bureaux d’accompagnement pour les demandeurs d’asile une fois rentré chez eux. Le ministre allemand de la Coopération économique et du Développement, Gerd Müller, a soutenu, à cet effet, qu’il était primordial de financer ces personnes rapatriées pour qu’elles puissent s’épanouir chez elles.
Massi M.