L’allocation voyage algérienne est considérée comme la plus insignifiante au monde. Annoncée en grande pompe en mars dernier, son augmentation est restée lettre morte. Face aux tergiversations des autorités, les barons des marchés parallèles continuent de s’enrichir.
L’allocation voyage est soumise aux dispositions de l’instruction 08-97 de 1997 relative au droit de change pour voyage à l’étranger fixant le montant annuel du droit de change pour dépenses liées à des voyages à l’étranger à la contre-valeur en devises de 15.000 DA. C’est effarant quand on sait que la valeur du dinar ne cesse de dégringoler.
Fixée sur le papier à 130 euros, cette allocation ne dépassant pas en réalité les 110 euros (3 000 euros au Maroc et 2 500 en Tunisie) en haute saison est très convoitée. Des interventions solides auprès des banques sont nécessaires pour en bénéficier.
L’allocation voyage est en effet soumise à une réglementation très claire et très rigide: l’équivalant de 15 000 DA en devise, pas un sous de plus, alors que les voyageurs se plaignent du fait que 110 euros ne suffisent même pas à payer la note d’une nuit dans un hôtel correct à l’étranger. Les Algériens s’interrogent: à qui profite cette réglementation totalement irrationnelle?
Les experts sont unanimes à ce sujet. Pour eux, les autorités s’entêtent à maintenir une politique qui renforce le marché parallèle des devises. Ce sont en effet les barons des devises qui sont, depuis 20 ans, les plus grands bénéficiaires de la situation. Tout porte à croire, selon l’économiste Fares Mesdour, que la passivité du gouvernement est volontaire et préméditée. L’attitude des autorités pousse, selon lui, les Algériens à se rendre au marché noir qui se montre à son tour, très généreux, envers quelques responsables véreux qui le maintienne.
Le géant africain qu’est l’Algérie se distingue dans ce domaine par une
allocation touristique jugée insignifiante à l’échelle mondiale. Les responsables de cette mascarade préfèrent protéger une hégémonie de l’informel qui leurs est profitable quitte à porter atteinte à l’image du pays.
Massi M.