Le ministre des transports, Amar Ghoul, qui s’est exprimé ce jeudi 9 octobre devant Sénat sur les projets de son secteur, n’a pas omis de tirer une flèche contre les voyageurs algériens.
En fait, au lieu de présenter des excuses officielles au peuple algérien pour les services « catastrophiques » que fournissent les entreprises publiques de son secteur, Amar Ghoul a préféré accabler les citoyens algériens. Selon notre ministre, l’Etat donne déjà trop pour les usagers du transport aérienne. Amar Ghoul signe et persiste : l’Etat subventionne les billets d’avion sur les liaisons intérieures du pays à hauteur de 40%.
Paradoxalement, Amar Ghoul a, dans son intervention, conditionné l’amélioration des services des transports aériens par la suppression de cette subvention étatique des prix des billets d’avion. Et pour enfoncer le clou, le très contesté ministre des transports prête faussement aux Algériens l’attention de vouloir « voyager gratuitement, et avoir de luxueux services dans les aéroports ». Les Algériens ont-ils tort de réclamer un minimum de commodités dans les structures aéroportuaires nationales ? Des structures qui sont, pour la plupart d’entre eux, rappelons-le, dans un état de décrépitude avancé. Il suffit pour le vérifier d’aller visiter les aéroport de Constantine, Oran ou Annaba.
Si les avions d’Air Algérie « décollent à moitié vide » comme l’admet Amar Ghoul, c’est en partie dû à la cherté du billet d’avion et à la médiocrité des services proposés aux clients. Une triste réalité qui doit inciter le ministre des transports à trouver des solutions urgentes et efficaces. Mais au lieu de cela, on continue à exiger aux voyageurs sur les lignes intérieures des prix exorbitants. Des prix qui dépasseraient le Salaire minimum algérien pour la plupart des destinations intérieures. Est-ce juste monsieur Amar Ghoul ?
Arezki IBERSIENE
