La ville d’Aokas, d’habitude calme et accueillante, a vécu ce samedi une des journées les plus agitées de son histoire. Excédés par les interdictions à répétition des conférences qu’organise une association culturelle locale, les citoyens de la ville sont sortis dans la rue pour manifester dans le calme. Mais l’intervention de la police a provoqué de violentes émeutes.
Selon différentes sources, des émeutes ont éclaté dans différents quartiers de la petite ville balnéaire. Cela est intervenu suite à une intervention musclée de la police qui a tenté d’empêcher une conférence que devait animer l’écrivain et éditeur Ramdane Achab. Les organisateurs du collectif culturel Amezday Adelsan ont en effet réussi à entrer dans la salle des conférences du centre culturel de la ville après une manifestation pacifique. La conférence allait commencer quand des policiers ont fait irruption.
Selon l’ancien député Djamel Fardjallah, c’est au moment où des députés présents sur les lieux, dont Braham Bennadji, sont allés discuter avec le wali sur la situation sur place, que les policiers sont entrés dans la salle pour interdire la conférence de Ramdane Achab. Des heurts ont éclaté. Le caricaturiste Ghilas Ainouche, qui travaille pour des médias en ligne, a été brutalisé, comme le montrent des photos postées sur Facebook. Au moment de la rédaction de ces lignes, les affrontements se poursuivaient.
La ville d’Aokas a connu une série d’interdictions de conférences qui devaient se tenir dans le cadre d’un café littéraire que tient l’association Amezday Adelsan.
Pourquoi ces interdictions? Comment expliquer qu’un pouvoir qui n’intervient jamais pour imposer la gratuité des plages face à des délinquants, le fait-il pour entraver des activités culturelles? A-t-il peur de perdre le monopole sur la vie culturelle et voir les consciences s’éveiller? Il faut le croire.
Rania Aghiles