La journaliste et écrivaine Sarah Haidar, a lancé un appel aux acteurs du champ littéraire et éditorial pour boycotter la 22ème édition du Salon international du livre d’Alger (SILA) qui se tiendra du 26 septembre au 5 novembre prochain. Cette action intervient suite aux propos, jugés « irresponsables », tenus par le commissaire de cette manifestation M. Hamidou Messaoudi sur la chaîne de télévision privée Ennahar TV il y a quelques jours.
La romancière semble avoir été très affectée par le discours de M. Messaoudi, alors qu’il évoquait la polémique ayant fait suite à la présentation, lors de la précédente édition du SILA, d’un livre intitulé « Frapper son épouse : une solution pour les problèmes conjugaux ?». Pour se défendre, le responsable a lancé qu’« une telle controverse n’avait pas lieu d’être d’autant que ce « fascicule pourrait s’avérer utile pour modérer la violence conjugale. Car certaines épouses frappées par leurs maris semblent avoir été percutées par un camion».
Des propos considérés comme outranciers et carrément inacceptables surtout venant d’un « haut responsable de la culture », a-t-elle écrit. La romancière a ensuite appelé au boycott du SILA qui dit-elle, « traîne suffisamment de tares, allant du non-professionnalisme à la marchandisation vulgaire en passant par la censure et la prolifération du livre religieux », pour être enfoncé par des propos haineux et malvenus de la part de son premier responsable. Et d’ajouter que des personnes comme « Hamadache, Chamseddine, Benhadj ainsi que des milliers d’anonymes promoteurs de géhennes terrestres, n’ont pas besoin d’un renfort inespéré venu de ce qui devrait être le bastion de la liberté et de l’équité ».
« Le premier responsable du SILA vient indirectement faire échos à la propagande de la haine et de la violence, et comble de l’infamie, en fait une matière à rire », a-t-elle regretté avant d’appeler une nouvelle fois, les acteurs du champ littéraire à déserter la 22ème édition de ce salon.
Depuis sa publication hier vendredi, plusieurs personnes, dont des écrivain(e)s, des journalistes, des universitaires, des médecins, des pharmaciens(e)s, des libraires des femmes et hommes de culture ont signé cet appel au boycott.
M. M.