Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) est à nouveau agité par de fortes turbulences internes. Au fur et à mesure que les élections législatives approchent, les contradictions qui minent cette formation islamiste apparaissent au grand jour.
Ainsi, c’est le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès qui apprend à l’opinion publique qu’il a rencontré une «délégation du MSP» conduite par son ancien président, Aboudjerra Soltani. Les discussions ont porté sur «les élections législatives» du printemps prochain, assure l’ancien ministre de la Santé qui se permet même d’annoncer une «réunion élargie» des délégations des deux partis politiques qui se tiendra dans les prochains jours.
Djamal Ould-Abbès est tellement certain de ses déclarations qu’il a donné l’impression d’avoir rencontré la «direction» du MSP. Or, l’actuel bureau politique du parti islamiste, dirigé depuis 2012 par Abderrezak Makri, a démenti, dans un court communiqué rendu public ce lundi, tout contact avec la direction du FLN. Pis, le document signé par Abdellah Benadjaïmia, le secrétaire national chargé de la communication, indique que la Direction du MSP a «appris avec étonnement» les déclarations de Djamel Ould-Abbès. Le parti de Makri affirme «ne pas être au courant» de cette rencontre et qu’il «n’a délégué personne» pour parler en son nom.
Le parti islamiste, représentant du mouvement des Frères musulmans en Algérie, rappelle que son conseil consultatif s’est déjà exprimé sur ce sujet, en refusant toute alliance avec les partis du pouvoir.
Cette énième affaire risque de faire imploser le MSP qui est traversé par deux courants : l’un, représenté par Abderrezak Makri, refuse tout retour au gouvernement; le second, conduit par l’ancien ministre, Aboudjerra Soltani, caresse toujours l’espoir de revenir au gouvernement.
Essaïd Wakli