Une nouvelle fois, deux symboles de la chanson kabyle sont attaqués. Une campagne haineuse cible, depuis deux jours, Idir et Aït-Menguellet pour avoir assisté, lundi, à une rencontre organisée par l’Office national des Droits d’auteurs (ONDA) ayant pour objet le piratage des œuvres d’art.
Il est vrai que si la présence des deux artistes, au même titre que 300 autres chanteurs, n’a pas échappé à la propagande officielle, puisque les caméras de la télévision publique ont sciemment braqué leurs projecteurs sur les deux artistes lorsqu’ils ont serré la main du Premier ministre. Mais cela ne fait pas d’eux des traîtres. Cela ne les rabaisse en rien.
Des internautes, dont une majorité se recrute parmi les militants du MAK et les donneurs de leçons qui vivent en France et au Canada, ont donc profité des ces images volées de la télévision publique pour déverser leur fiel sur des hommes qui n’ont pourtant rien à prouver à ces pseudo gardiens du temple culturel. Il leur suffit d’avoir été à l’origine, à l’instar d’autres grands artistes et militants, de la prise de conscience identitaire.
Plus que de la critique sur une attitude qui peut être avant tout une position individuelle, cette campagne prend des allures de vendetta orchestrée par ceux qui leur reprochent d’afficher leur attachement à l’unité nationale et à l’algérianité de la Kabylie. Ce forme de fascisme ne peut plus être tolérée et doit être combattue. Car, l’extrémisme ne peut que conduire à des dérapages dont le pays peut bien se passer.
Essaïd Wakli