Au deuxième jour du débrayage des commerçants, la situation reste confuse à Béjaïa. Des sources locales indiquent que les commerces demeurent fermés sur l’ensemble de la wilaya. Et si la violence a diminué en intensité dans le chef-lieu de la wilaya, des foyers sont apparus dans d’autres localités.
Dans la ville d’Akbou, des émeutiers ont incendié la recette des impôts et se sont attaqués à d’autres édifices publics. La police anti-émeute est intervenue pour disperser la foule.
A Tazmalt, par contre, les émeutes qui ont opposé la veille des jeunes aux gendarmes se sont estampées. Mais les commerçants ont baissé rideau avant de décider d’ouvrir dans l’après-midi pour «apaiser la situation».
Selon des témoins que nous avons contactés, la tension reste perceptible dans différentes localités de la wilaya. Les commerçants «ont peur» de rouvrir leurs magasins, surtout que, concrètement, il n’y a pas de revendications claires. Pis, «des commerçants ont reçu des menaces non identifiées», nous a un confié un restaurateur, contacté par téléphone. Comme lui, beaucoup d’autres commerçants ne connaissent pas l’origine de ces appels ni de ces menaces. Pis, des témoignages indiquent que les pilleurs de la veille ne sont même pas de la région. La preuve est qu’ils se sont attaqués à des établissements qui ne sont pas liés à la loi de Finances, à l’image de la direction de l’Education ou encore à des magasins appartenant à des entreprises privées comme Condor ou encore Ooredoo.
Pour seule réponse, le ministre de l’Intérieur a promis, dans une nouvelle déclaration à Guelma où il est en déplacement, que «la loi sera appliquée» et que ce qui se passe à Béjaïa est «intolérable». Il accuse des «mains étrangères» qui exploitent des « relais locaux» pour créer une situation du chaos.
Essaïd Wakli