Le mouvement de soutien à Cevital ne faiblit pas. Il prend de l’ampleur. De nombreux travailleurs du groupe industriel, rejoints par des citoyens et des personnalités politique locales, ont battu le pavé dans la ville de Béjaïa pour dénoncer le blocage des projets du groupe.
Pour la première fois, les protestataires ont été rejoints par des personnalités très prestigieuses dans la région. C’est le cas de l’ancien détenu des évènements d’avril 1980, Djamel Zenati. Ce dernier a d’ailleurs pris la parole pour dénoncer «les blocages» des autorités pour «tout ce qui concerne le développement de la région». M. Zenati a affirmé que «les seuls investissements de l’Etat sont les prisons et les casernes» et «quand quelqu’un investit, on le bloque».
Intervenant à son tour, les députés du RCD Leila Hadj-Arab, Athmane Mazouz et Nora Ouali ont rappelé avoir interpellé le Premier ministre sur ce problème. En vain! «Le wali, que j’ai interpellé, m’a dit que cela le dépassait. Le ministre chargé de la gestion des ports m’a dit que le dossier est au niveau des services du Premier ministre», a indiqué Mazouz.
Parce que les démarches entreprises jusque-là n’ont rien donné, les protestataires ont décidé de radicaliser leur action. Djamel Zenati, rejoint par Athmane Mazouz et d’autres ; ont préconisé de bloquer carrément le port de Béjaïa. «Ils bloquent les projets, nous bloquons leur port. Je serai en première ligne», a indiqué Athmane Mazouz.
En parallèle, les animateurs du mouvement de soutien aux travailleurs de Cévital ont adressé une lettre ouverte à Ahmed Ouyahia. Ils interpellent le Premier ministre sur le blocages dont est victime le projet d’usine de trituration des graines oléagineuses, mais également le refus de décharger des conteneurs destinés à l’entretien des usines existantes. «Le mois de septembre dernier, l’EPB a déchargé puis refoulé 4 conteneurs transportant des intrants industriels pour la margarinerie de Bejaïa et des consommables d’emballage destinés pour le conditionnement de sucre et d’huile. Sur ces quatre conteneurs deux avaient déjà été dédouanés et ont été réembarqués de manière illégale et surtout sans l’aval des services des douanes», indique le document. « Devant la gravité de cette situation, Monsieur le Premier ministre vous devez agir vite et de manière ferme pour mettre un terme aux abus outrageants dont se rend régulièrement coupable le DG du port de Béjaia. Abus à la fois dangereux pour la stabilité et la sécurité alimentaire de notre pays et très préjudiciable pour l’image de l’Algérie à l’étranger», ajoute le message.
Après Béjaïa, des comités de soutien ont été lancés dans d’autres régions du pays, à l’image d’Oran, Blida et Skikda.
Rania Aghiles