Le 17 avril n’est pas encore terminé. Tout indique que rien n’est encore joué. Le ministre de l’Intérieur va annoncer vendredi après-midi les résultats officiels. Des résultats d’ores et déjà contestés par le camp d’Ali Benflis et d’autres acteurs politiques. Le camp de Bouteflika, crie victoire, et défile dans les rues.
Mais ce n’est pas une raison pour autant pour s’en réjouir. Car, cette fois-ci, les dés ne sont pas jetés. Une majorité absolue de voix pour Bouteflika ne serait tout simplement pas imaginable au regard de l’absence totale du président sortant dans cette campagne électorale. Un taux de 75 % ou de 80 % serait tellement soviétique que même l’Algérien le plus indifférent à la chose politique ne saurait l’accepter. En plus, les observateurs du candidat Benflis ont recensé d’interminables cas de fraude. Une fraude qui expliquera certainement une victoire arrachée au dernier virage de cette élection présidentielle où les partisans de Bouteflika ont beaucoup sué.
Que Bouteflika gagne ou perde, au final, ce n’est plus cela qui importe. Il est devenu de notoriété publique que les Algériens désirent la stabilité et le calme. Mais reconduire un président qui vote en chaise roulante est une pilule difficile à digérer pour de nombreux de nos compatriotes. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont choisi massivement de renverser Bouteflika en se jetant dans les bras de Benflis. Non, la situation n’est jamais aussi simpliste que l’on tente de nous le faire croire. Complexe, cette élection présidentielle n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Dans ses coulisses, il s’est passé tellement de choses qu’il faudra plusieurs jours pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce 17 avril.
A la fin, il ne reste que cette question : Que va-t-il se passer maintenant ? Si Benflis va jusqu’au bout de ses engagements en protestant pacifiquement contre les résultats qui seront annoncés plus tard, l’Algérie entrera dans une nouvelle ère politique avec, peut-être enfin, un véritable contre-pouvoir. Un contre-pouvoir qui sera renforcé par la coalition des boycotteurs et les collectifs citoyens contestataires. Oui, on l’aura compris, le 17 avril n’est pas encore fini.