Si Abdelaziz Bouteflika ne lève pas encore le voile autour de sa candidature, mais ses intentions sont de plus en plus affirmées et le pays se dirige tout droit vers le nouveau mandat d’un homme, pourtant, gravement handicapé par une maladie qui l’empêche d’accomplir ses missions depuis près d’une année.
Dans le message adressé à l’occasion de la Journée nationale du Chahid, le chef de l’Etat a fait un nouveau pas vers une nouvelle candidature à la Magistrature suprême. Car, en plus de se placer au-dessus de la polémique qu’il a lui-même déclenchée par l’entremise du tonitruant Amar Saïdani, secrétaire général du FLN, Abdelaziz Bouteflika a vu son rôle renforcé par cette missive. Cela passe d’abord par le rôle de pompier pyromane qui lui donne le droit de vie et de mort sur les institutions du pays.
Plus que cela, en rendant publique cette déclaration, le chef de l’Etat veut mettre le dernier maillon de l’opposition à son quatrième mandat dans la poche : le DRS. En rendant hommage aux services de renseignement et en les invitant à « poursuivre » leur mission, Abdelaziz Bouteflika souhaite donc sauter le dernier verrou qui le conduira à un nouveau mandat présidentiel.
Alors que tous les observateurs ont relevé le rôle du cercle proche de Bouteflika dans cette attaque contre le DRS, le chef de l’Etat, lui, veut s’en laver les mains et apparaître comme l’arbitre d’un match dans lequel il est lui-même un joueur très important.
Selon plusieurs éléments d’analyse, l’annonce de la candidature de Bouteflika est imminente. Le chef de l’Etat choisira le moment pour le faire. A moins qu’une main divine, ou une grosse surprise, ne vienne bousculer le cours des évènements !
Essaïd Wakli
