Carte « Chifa chronique »/ Les diabétiques malmenés par la CNAS

Redaction

La Caisse Nationale des Assurances Sociales des Travailleurs Salariés (CNAS) mène la vie dure aux diabétiques qui souhaitent à établir une carte de malade chronique ou à réactualiser celle qu’ils détiennent. Les patients se trouvent obligés de prouver, au détriment de leur santé, qu’ils sont malades en présentant des résultats d’analyses sanguines avec un taux de sucre dans le sang extrêmement élevés.

La CNAS mène, depuis quelque temps, une lutte contre les titulaires de la carte Chifa tricheurs qui revendent leurs médicaments sur le marché parallèle. Pour parer à ce phénomène, la caisse d’assurance a pris un certain nombre de mesures dont certaines portent préjudice aux malades chroniques, notamment les diabétiques.

Le système de contrôle précédant la délivrance la la carte «Chifa chronique» est tel que même les « vrais diabétiques » sont suspectés de fraude. Quand un patient se présente au bureau du médecin de la CNAS, il doit être muni d’un test sanguin de la glycémie des trois derniers mois (HBA1C), d’un test de glycémie à jeun, d’un certificat médical de son médecin traitant, en plus des pièces fournis par  son employeur ou tout autre établissement. Si les pièces en questions reflètent un taux de sucre normal, le patient se voit refoulé. On lui réclame des résultats présentant un taux élevé de sucre dans le sang, pouvant justifier une prise en charge de la part de la CNAS.

Désemparé par ce système discriminatoire, Aghiles. M,  jeune étudiant de 20 ans, explique qu’il ne sait plus quoi faire. Atteint de diabète il y a de cela  un an, Aghiles affirme qu’il n’avait pas la possibilité de demander une carte de malade chronique avant d’avoir son BAC. Admis à l’université, le jeune étudiant a attendu plusieurs mois pour avoir une couverture sociale. Comme tout patient diabétique, il devait présenter des résultats d’analyses et un certificat médical. Ces derniers lui ont été rejetés parce que son diabète s’était stabilisé. Aghiles M. affirme qu’il ne sait plus quoi faire, ayant égaré les analyses qu’il a faites il y a un an.

De tels cas sont très répandus. Les patients sont obligés d’acheter leurs médicaments très onéreux malgré le fait qu’ils disposent d’une couverture social. Pour pouvoir justifier leur maladie, les patients se présentent chez les laboratoires d’analyses sanguines tout en s’assurant que leur taux de sucre dans le sang est très élevé.

De l’avis d’un diabétologue, le Dr Bendali, le dispositif mis en place par la CNAS est très contraignant pour les diabétiques. Selon lui, ses patients reviennent chaque année demander un certificat médical pour renouveler leur carte alors que tout un chacun sait que le diabète est une maladie incurable. De plus, dit-t-il, «nos certificat ne sont même pas pris en compte car si c’était le cas, les patients ne seraient pas malmenés de la sorte». Le médecin explique que les patients provoquent délibérément des hyperglycémies (augmentation du taux de sucre dans le sang) pour pouvoir satisfaire les exigences de la CNAS. Ceci, ajoute-t-il, peut dans certains cas être très dangereux, notamment pour les patients dont le diabète connaît des complications.

Massi M.