Une marée humaine a sillonné, lundi matin, les rues de la ville de Béjaïa pour réclamer de meilleures conditions de vie pour les Algériens. La marche, initiée par les syndicats autonomes, a drainé des milliers de citoyens. Selon un journaliste, contacté par téléphone, le nombre de marcheurs est évalué à quelques 10 000 personnes. Une mobilisation énorme en ces temps où toute activité publique est interdite.
Dans un discours prononcé au niveau de la Place Saïd-Mekbel, point de chute des manifestants, les organisateurs ont expliqué que cette manifestation s’est tenue «afin de protéger les acquis et arracher d’autres revendications pour peu que ce collectif reste soudé. Pour eux, «l’union est un rempart contre les manœuvres qui visent la paupérisation des ouvriers ; renforcer l’intersyndicale est un choix stratégique et véritable palliatif pour protéger l’Etat social proclamé dans la plateforme de la Soummam et du 1er Novembre».
Les syndicalistes rappellent également que «ce 1 mai est célébré dans une conjoncture de tension sociale engendrée par les signaux négatifs et les orientations émanant des mesures gouvernementales et des textes du projet de la loi de travail qui remet en cause les acquis et les libertés syndicales».
Lors de la marche, des manifestants on scandé des slogans hostiles aux autorités: «Ô, Sellal, nous ne sommes pas des terroristes» !
A rappeler que des représentants du RCD et du FFS se sont joints à la manifestation. Par contre, une marche similaire, qui devait se dérouler à Oran, a été interdite par la police.
Essaïd Wakli