Il est certainement réconfortant a bien des égards de voir une société se mobiliser, pour des causes stricto-sensu nationale ou d’intérêt commun, notamment quand la situation l’exige. Mais un tel élan de solidarité devrait incontestablement être partagé par toutes les franges de la société, indépendamment du statut social, de la couleur politique ou des convictions idéologiques des membres de la communauté nationale. Malheureusement, l’exemple de l’Algérie reste une spécificité dans la relation des pouvoirs publics avec le peuple. Aux yeux des dirigeants, le peuple devient un interlocuteur incontournable uniquement dans les conjonctures difficiles.
L’Algérie a connu ces dernières années une aubaine financière. Une chance qui n’a, malheureusement, pas permis de provoquer un décollage économique pour gommer les stigmates de plusieurs décennies d’économie rentière. C’est, plutôt, le contraire qui s’était produit : des budgets faramineux ont été gaspillés dans des projets superflus, comme l’a si bien souligné le Premier ministre Abdelmalek Sellal, dans l’une de ses intarissables bourdes notamment quand il lançait à l’occasion d’un meeting électoral en 2014 : « oui nous n’avons aucun problème de distribuer l’argent du contribuable aux jeunes, pour qu’ils se marient » !
Cette vision a effectivement conduit à l’accélération de la déroute et la faillite, accentuée par l’effondrement inattendu des prix du pétrole brut. Le président Bouflika, en panne d’idée, n’a aucune solution de rechange sur la table, sauf de s’adresser au peuple pour lui demander de serrer la ceinture. Néanmoins, les responsables de notre représentation diplomatique dans la capitale Britannique, ne semblent guère concernés par cette conjoncture difficile que traverse notre pays. Le dernier message du premier magistrat du pays rendu public il y a quelques jours à Alger n’a nullement résonné à Londres parmi ceux qui sont supposés représenter l’Etat Algérien au Royaume-Uni et en République d’Irlande. Ils ont plutôt opté pour une opulence insolente en organisant une cérémonie fastueuse dans une ambiance de fêtards pour, semble-t-il, célébrer le 62e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération de novembre 1954. Une réception a été organisée dans un des plus chics hôtels que compte la prestigieuse capitale Britannique : « Jeumeirah Carlton Tower ».
Une réception dont le coût aurait frôlé la bagatelle de plusieurs milliers de Livres Sterling. Une véritable fortune dépensée pour divertir un cercle restreint de privilégiés et de convives qui n’ont absolument rien avoir avec les enfants du peuple, dont les parents avaient tout abandonné, pour répondre à l’appel du devoir, en regagnant un soir du premier novembre 54 les rangs de l’ALN pour la libération de notre pays du joug Coloniale.
Cette réception s’est déroulée, selon plusieurs de nos compatriotes établis à Londres, dans un cercle très fermé. Tout a été prévu pour que les convives, sélectionnés sans aucune transparence, puissent profiter des délices d’une cuisine raffinée et du Champagne haut de gamme qui coulait à flot en l’absence de toute évocation de l’œuvre de nos valeureux Martyrs, qui avaient il y a déjà 62 ans, sacrifié leur vie dans une misère atroce pour déclencher la lutte armée dans le but d’arracher au colonisateur l’indépendance Nationale.
A qui profite donc cette grande opulence ? Où sont passés les vrais Algériens ? Que restera-t-il de l’esprit de novembre parmi ce magma de scélérats ? La dernière dérive des responsables de notre représentation diplomatique à Londres, a provoqué l’indignation des membres de notre communauté basée en Grande Bretagne qui se sentent abandonnés par les représentants de la mission diplomatique de leur pays. Ces derniers profitent sans aucune retenue de l’argent du peuple au moment où le pays traverse une véritable crise financière.
Meriem Abdeli