Depuis le début de la restructuration profonde du DRS en 2013, de nouveaux leaders ont émergé pour prendre la place de ceux qui ont marqué d’une main de fer les services de renseignement algériens. Aujourd’hui, après le départ du mystérieux et célèbre général Toufik en septembre 2015, les nouveaux leaders ne s’appellent plus Mehenna Djebar, général Hassan ou le général Ahmed Kherfi.
Les nouveaux chefs qui montent au créneau au sein des nouvelles directions de nos services s’appellent le Colonel Nadir, Abdelkhader, Nourredine ou Smaïl. Des jeunes officiers promus récemment à des postes clés et stratégiques au sein des deux branches actuelles qui constituent la Central Intelligence Agency made in Algérie. En effet, le nouveau DRS est constitué aujourd’hui de deux centres : le centre de la sécurité intérieur (CSI) et le centre de la sécurité extérieur (CSE). Les deux directions de renseignements sont dirigées par un coordinateur des Services de renseignement. Il s’agit du général-major Athmane Tartag. Ce dernier est placé directement sous la coupe de la Présidence de la République.
Cet « ancien de la boite » assure la coordination de la nouvelle agence de renseignement, née officiellement en janvier 2016, en compagnie de plusieurs nouveaux officiers quasiment méconnus et réputé pour leur jeune âge. Une nouvelle génération qui prend les commandes pour affronter les défis d’une nouvelle époque très différente de celle des sombres années 90. Le premier visage qui incarne cette nouvelle génération s’appelle le colonel Nadir. Il est, selon nos informations, l’adjoint de Tartag. Son influence est grandissante et Tartag se confie beaucoup à lui avant de prendre la moindre décision. D’autres officiers sont montés en puissance à la suite du départ de plusieurs centaines vieux officiers qui ont roulé leur bosse durant la décennie noire. Parmi ces « jeunes » officiers, nous retrouvons sans conteste le colonel Abdelkhader, promu général récemment selon nos sources, qui dirige la CSI avec son adjoint le colonel Smaïl. Abdelkhader est un ancien du fameux centre d’Antar, le Centre principal des opérations de l’ex DRS à Alger. Connu pour être un dur à cuir, il aurait insufflé un nouveau dynamisme aux agents du CSI qui multiplient avec réussite, notent des observateurs anonymes des affaires sécuritaires, les collectes et les opérations contre les cellules terroristes dormantes en Algérie.
Et si la CSE est toujours dirigé par le général Youssef, l’un des rares officiers qui a survécu à la mise à la retraite décidée par Tartag à l’encontre de nombreux agents du DRS depuis février 2016, nous retrouve encore plusieurs jeunes occupant des postes importants au niveau de plusieurs directions regroupées dans la CSE ou la CSI à l’image du colonel Nourreddine chargé de diriger le fameux Centre principal militaire d’investigations (CPMI), un organe qui joue un rôle majeur dans la lutte anti-terroriste sur le terrain.
Beaucoup de rumeurs ont circulé sur la dissolution du CPMI. Mais, dans la réalité, son fonctionnement a été revu, soulignent nos sources, et sa gestion revient à un jeune colonel, Nourreddine, dont le travail très discret est, semble-t-il, très apprécié par Tartag et la Présidence de la République ou même l’Etat-Major de l’ANP. Les nouveaux officiers apparaissent également dans d’autres services comme celui chargé de la presse. Un certain Colonel Nacer est à la tête de ce service. Des officiers jeunes, méconnus et qui prennent progressivement le pouvoir, le nouveau « DRS » essaie de s’adapter à la modernité et tente de renforcer son efficacité en dépit de sa réputation très sulfureuse héritée des terribles violences des années 90. Le pari sera-t-il réussi ? Seul l’avenir nous le dira…