Comment l’Algérie est passée à côté d’une invention écologique révolutionnaire

Redaction

Méprisé par les investisseurs de son pays, un brillant ingénieur algérien est contraint de se tourner vers l’étranger pour produire son invention révolutionnaire, la « valise solaire ». 

C’est l’aboutissement de cinq années de combat. Le docteur Abderrahmane Abene est finalement parvenu à vendre son invention écologique. La « valise solaire », de son nom, est tombée dans l’escarcelle allemande de la Lucas – Nülle – GMBH. Facilement transportable sur une brouette ou un dos de chameau, grâce à sa taille réduite, cette « valise » profite tant aux nomades, aux personnes vivant dans des maisons reculées en campagne, qu’aux urbains, frappés par une coupure d’électricité.

« C’est le fruit d’un quart de siècles de recherches. Une seule valise solaire peut alimenter à la fois trois appareils, par exemple une TV, un ventilo, et trois ou quatre lampes à incandescence. Son prix est facilement amortissable au bout de quelques années, le reste et avec une maintenance très rudimentaire. Vous avez de l’énergie gratis des dizaines d’années durant », expliquait-il à nos confrères d’El Watan, l’an dernier, alors qu’il finissait l’élaboration de sa « valise solaire ».

Durant ces cinq dernières années, Abderrahmane Abene, qui enseigne dans des universités en France, en Suisse et en Belgique, n’a eu de cesse d’améliorer les performances de sa « valise ». Jusqu’à ce qu’un investisseur accepte de commercialiser cet engin révolutionnaire.

Si l’homme aux 12 brevets scientifiques est parvenu à ses fins, cet ingénieur algérien aurait aimé un dénouement différent. Avant de tomber dans les bras des investisseurs allemands, le créateur de la « valise solaire » a frappé à toutes les portes en Algérie afin de commercialiser dans son pays son invention ingénieuse. Ministères, responsables de centres scientifiques, responsables politiques… Tous se sont montrés indifférents à cette petite révolution mobile.

C’est donc à contre cœur que le docteur Abderrahmane Abene a cédé aux sirènes étrangères. « Je ne pouvais attendre plus. Je n’avais pas d’autres choix que de céder le brevet aux Allemands. Mon but est que cette valise vienne, vite, au secours de tous ceux qui en ont besoin. Et Dieu sait combien ils sont, en Algérie et ailleurs à travers le monde », a-t-il ainsi justifié.

Pour lot de consolation,  Abderrahmane Abene peut se sastifaire d’avoir négocié avec les Allemands de commercialiser en priorité en Algérie la « valise solaire » qu’il a lui-même créée.

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