Malgré le discours euphorique du gouvernement, l’exportation reste toujours au stade du vœu pieux. Invité ce matin par la radio nationale, Ali Bey-Naceri, président de l’association des exportateurs, a révélé que sur les 700 «exportateurs» recensés, «dix représentent 97% des exportations». Il n’a pas cité de nom, mais il a précisé que sur à peu près un milliards de dollars de valeur des exportations, plus de 700 millions sont générés par le secteur de la pétrochimie.
Ali Bey-Naceri a indiqué que les déclarations d’Abdelmalek Sellal, qui avait affirmé que l’année 2017 sera celle de relance des exportations, est en retard. «Il faut commencer maintenant», a-t-il dit. «Cela fait des années qu’on parle de cela; mais concrètement, il n’y a rien», a-t-il renchéri.
Le président de l’association des exportateurs a accusé ouvertement la Banque d’Algérie d’être derrière le blocage. Il réclame d’ailleurs la création d’une banque publique dédiée à l’exportation. Les opérateurs ne trouvent pas, à ses yeux, de l’argent quand ils veulent exporter.
Plus, Ali Bey-Naceri a mis en cause la Loi de Finances 2009 qui a, selon lui, détruit l’économie nationale. Il a estimé que cette loi pouvait avoir de «bonnes intentions», mais son application sur le terrain a été désastreuse. Il a donné l’exemple des importations qui devaient baisser «de 5%» mais qui, en réalité, ont augmenté de 10% l’année suivante.
Malgré les «mesures annoncées», les exportations hors hydrocarbures restent toujours inférieures à un milliard de dollars. Ce qui pousse Ali Bey-Naceri de plaider pour la multiplication des exportations agricoles. «Il ne faut des exportations de masse a-t-il martelé. Sera-t-il entendu ?
Essaïd Wakli