Ni les critiques de l’opposition, ni le boycottage de plusieurs dizaines de partis politiques n’ont dissuadé Abdelaziz Bouteflika de passer à l’acte. Le chef de l’Etat a fini par confirmer la nomination de l’ancien ministre Abdelouahab Derbal à la tête de la commission nationale de surveillance des élections. L’annonce est tombée, ce dimanche matin, presque de manière clandestine, confirmant ainsi les intentions du chef de l’Etat.
Pour prouver ses «bonnes intentions», la Présidence de la République a fait dans l’arithmétique. Le document rendu public explique que seuls 13 partis politiques ont refusé de répondre à l’invitation des autorités de s’exprimer au sujet de la désignation de l’ancien dirigeant de Nahdha comme président de l’instance de surveillance des élections. Plus détaillé, le document explique que seuls quatre formations politiques «ont émis des objections politiques sur toute la démarche suivie par les autorités nationales». Il s’agit du RCD, de Talaîe El Hourriyat, du FFS et de Jil Jadid. Neuf autres partis «ont exprimé des réponses réservées, au motif qu’ils avaient demandé la mise en place d’une instance indépendante chargée de l’organisation des élections», précise le texte. Pour le reste, la Présidence de la République brandit fièrement le nombre de 47 partis ayant accepté la proposition d’Abdelaziz Bouteflika.
Les formations ayant dit oui à la désignation de l’ancien ministre islamiste se recrutent parmi les micro-partis dont l’existence se limite aux rendez-vous électoraux et les appareils dénommés abusivement partis politiques, à l’instar du FLN et du RND.
Rappelons que les partis d’opposition ont demandé une commission nationale de préparation des élections. Autrement dit, une commission qui s’occupe de toute l’opération électorale du début jusqu’à la proclamation des résultats. Les autorités ont seulement accepté une commission de surveillance des élections. Et pour lui donner du crédit, elles l’ont inscrite dans la Constitution amendée en mars 2016.
Essaïd Wakli