Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, à instruit les imams afin qu’ils contribuent à contrecarrer la traditionnelle flambée des prix du ramadan. La démarche vise à sauvegarder une paix sociale fragile qui peut être mise en péril par la cherté de la vie. Elle constitue également un aveu d’impuissance d’un gouvernement qui n’arrive pas à réguler le marché.
Incapable de réguler le marché des produits alimentaires, notamment ceux des fruits et légumes, le gouvernement se tourne vers les imams pour tenter de maintenir des prix raisonnables lors du prochain ramadan.
Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a carrément demandé aux imams «d’accompagner les institutions de l’État dans leur lutte contre les spéculateurs qui menacent la sécurité du pays, notamment lors du mois sacré» durant lequel les prix atteignent des sommets. Pour le ministre, les «imams doivent prêcher la bonne parole en invitant les spéculateurs à être cléments envers la population et à s’écarter des pratiques contraire à la foi».
Saisissant la perche tendue par le gouvernement, le président du Syndicat national des imams et des fonctionnaires du secteur des Affaires religieuses, Djelloul Hadjimi, a affirmé que les mosquées sont prêtes à réinvestir le terrain social afin d’aider le gouvernement à gérer des situations compliquées. Pour convaincre de la pertinence de ses propos, le responsable a évoqué le rôle des imams dans la gestion de la crise à Ghardaïa.
Cette démarche du gouvernement est révélatrice de son incapacité à imposer les lois de la République sans recourir à l’instrumentalisation de la religion.
Massi M.