Corruption/ L’empire immobilier des Bédjaoui au Canada

Redaction

Les deux frères de Farid Bedjaoui, impliqué dans les affaires Sonatrach, Réda et Ryad, sont à la tête d’un empire immobilier au Canada. Des acquisitions, financées en grande partie par le versement d’importantes sommes d’argent par leur frère Farid, recherché pour corruption massive en Algérie.

Les Bedjaoui est une fratrie qui a veillé à construire sa fortune en commun. Étant celui qui s’est le plus enrichi, grâce notamment aux commissions de 3% reçues lorsqu’il jouait aux intermédiaires entre la Sonatrach et les investisseurs étrangers sous l’ère Chakib Khelil, Farid Bedjaoui a veillé à ce que ses frères placent la fortune engrangée dans des acquisitions immobilières partout dans le monde, notamment au Canada.

Faisant l’objet de tous les soupçons suite aux révélations fracassantes des Panama Papers, cette mystérieuse fratrie a fini par susciter la curiosité de deux journalistes canadiens, Hugo Joncas et Emmanuel Freudenthal, qui ont mené une enquête pour le Journal de Montréal, aboutissant à des conclusions surprenantes. Reda et Ryad Bedjaoui ont acquis de somptueuses demeures et des terrains dans des endroits très cotés à Montréal, à partir de l’année 2000.

Le moins discret de tous est sans doute Réda. Ce dernier est à la tête d’un véritable empire immobilier. L’un de ses derniers investissements québécois est un appartement haut standing dans un immeuble très huppé : le « M sur la Montagne » acquis en mai 2015. Cette acquisition n’est pas la seule à avoir attiré l’attention. En creusant d’avantage, les journalistes ont découvert que Réda  était aussi actionnaire des Appartements Acadia inc., en face de l’hôtel Ritz-Carlton à Montréal, un bien d’une valeur estimée à 3,5 millions de dollars canadiens.

Ces acquisitions ne sont pas les seules. Dix ans auparavant, Reda Bedjaoui a acheté des avec son ex-femme biens immobiliers d’une valeur de 4,7 millions de dollars canadiens. S’ajoute à cela, l’appartement qu’il a acquis au somptueux Burj Khalifa de Dubaï, une demeure qui lui a coûté plus d’un million de dollars américains.

Ce qui est troublant, c’est que les revenus officiels de cet individu ne suffisent même pas à acquérir un appartement décent au Canada. Avec 75 000 dollars canadiens par an, Réda a pu acheter des biens dignes des plus grands millionnaires.

Beaucoup plus discret, Ryad Bedjaoui dispose d’au moins autant de biens immobiliers que son frère Réda. Selon le Journal de Montréal, ce dernier a dépensé, entre 2000 et 2014, près de 6,8 millions de dollars canadiens en bien immobiliers. Contacté par les deux journalistes, l’avocat, de Ryad, Me Nima Hejazi, a assuré que son client n’a «aucune relation financière avec ses frères».

Massi M.