L’Algérie fait la Une de la presse internationale. La coupure brutale et générale de Facebook ainsi que des autres réseaux sociaux a défrayé la chronique dans le monde entier. De nombreux médias internationaux ont relayé les informations concernant cette décision arbitraire des autorités algériennes.
Une décision qui étonne, stupéfait, mais effraie car les autorités algériennes ont démontré qu’elles disposent, dorénavant, d’une véritable arme politique appelée la… censure. Il n’est donc plus question de censurer une émission de télévision, un média ou un quotidien national. Les autorités politiques en Algérie disposent, désormais, des outils nécessaires pour priver toute la population de l’accès à plusieurs sites internet. Cette capacité de répression inquiète et soulève de nombreuses interrogations surtout si l’on sait que le recours excessif au blocage des réseaux sociaux témoigne de la faillite des institutions de l’Etat algérien. Des institutions incapables de gérer de simples fuites de sujet d’examens. Des institutions qui peinent à inspirer l’autorité, le respect. Des institutions qui patinent dans leurs dysfonctionnements au point où un simple concours de baccalauréat tourne au « complot » contre la sécurité nationale !
Face à cette carence institutionnelle, le régime algérien ne perd pas son temps : il se lance dans la répression sans calculer les conséquences de ce geste inconscient. Inconscient parce que les perturbations enregistrées depuis samedi soir sur l’accès à internet, et qui se sont poursuivies dimanche en Algérie, premier jour des examens partiels du baccalauréat, ont empêché de nombreuses entreprises algériennes d’assurer leur fonctionnement normal. Inconscient parce que la très souffrante économie algérienne n’avait pas besoin d’un tel isolement international au moment à elle cherche à se doter d’un nouveau modèle de croissance. Et il n’y avait pas que les réseaux sociaux qui étaient concernés par ce dispositif de filtrage des sites internet. Même l’accès au moteur de recherche Google a été fortement bloqué pendant de longues heures. En quoi Google menace-t-il le déroulement des épreuves du Baccalauréat ? Personne au sommet de l’Etat n’a voulu répondre à cette question. La direction générale de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), a indiqué « ne pas avoir de commentaires à faire » sur la question. Seule une source autorisée du secteur de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a indiqué que cette « coupure des réseaux sociaux a une relation directe avec les examens partiels du baccalauréat qui débuteront demain dimanche ».
Un argument qui peine à convaincre en Algérie car en réalité, à travers cette censure générale qui ne dit pas son nom, les autorités ont démontré avec une main de fer qu’ils ont enfermé définitivement INTERNET dans un carcan politique.