Le gouvernement ne sait plus sur quel pied danser. Quelques semaines après avoir publié, dans le journal officiel, un décret portant sur l’ouverture d’une «consultation» portant sur l’octroi d’autorisations d’exploitation de chaînes de télévisions «thématiques », voila qu’il change d’avis pour des prétextes saugrenus.
Le ministre de la Communication annonce, en effet, que les autorités ont décidé de geler le décret rendu public il y a tout juste quelques semaines. Elles veulent se donner le «temps de la réflexion», a indiqué Djamel Kaouane. «L’arrêté d’appel à candidature sera réétudié de nouveau, en concertation avec les acteurs concernés, pour qu’il réponde aux exigences du développement du paysage médiatique audiovisuel algérien d’aujourd’hui», a-t-il ajouté.
Il a expliqué que l’arrêté «tel qu’il a été émis, ne répond pas aux ambitions et aux avancées déjà accomplies par les médias audiovisuels algériens», ajoutant que «nous sommes une même famille, nous sommes à leur écoute. Nous avons pris en considération leurs avis et nous allons réétudier ce dossier pour qu’il soit en phase avec le progrès fulgurant dans domaine de l’audiovisuel et des technologies».
Cette reculade est en réalité plus grave pour être limitée à une simple affaire de «concertation» avec les professionnels. Selon des sources proches du dossier, ce sont les détenteurs actuels de chaînes de télévisions qui ont fait pression sur les autorités pour leur demander de surseoir à une loi qui risque de compromettre leur confort. Car, pour être accrédité en Algérie, les nouveaux patrons devront débourser dans un premier temps 100 millions de dinars qui ne seront jamais remboursés. Puis, la loi exige au moins 3 associés dont aucun ne peut dépasser les 40% des actions. Parmi les actionnaires, l’un doit être obligatoirement issu de la profession.
C’en est donc trop pour les Anis Rahmani, Ali Fodil et autres, qui risquent de voir de sérieux concurrents arriver. On parle déjà de l’intention d’Issad Rebrab et de Djilali Mehri de déposer des dossiers pour la création de chaînes de télévisions. Des postulants sérieux qui pousseraient donc les autorités à préférer le statu quo !
Rania Aghiles