L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, Badreddine Nouioua, a tiré la sonnette d’alarme, dans une interview accordée au quotidien El-khabar, concernant la situation économique délétère dans laquelle se trouve le pays. Pour lui, aucune démarche concrète n’a été initiée sur le terrain pour sortir le pays de sa dépendance pathologique aux d’hydrocarbures.
Pour l’ancien patron de la Banque d’Algérie, l’heure est grave, très grave, car le pays risque de faire face à une catastrophe dévastatrice. La fonte continue des réserves financières du pays a, selon lui, mis le pays dans une situation très difficile. «Il est nécessaire maintenant plus que jamais de trouver une issue en renforçant les recettes de l’État à travers la diversification de l’économie», a-t-il préconisé, ajoutant que l’économie nationale a développé, depuis 1962, une dépendance aux recettes générées par les hydrocarbures.
M. Nouioua a longuement insisté sur le renforcement des secteurs exportateurs. Cela devrait, selon lui, se concrétiser dans les faits et non dans des discours populistes vains et stériles. Dans la même optique, il plaidé pour la mise en place d’un plan d’urgence clairement défini et qui doit être exécuté dans la rigueur la plus absolue. L’ex-patron de la Banque d’Algérie a voulu faire comprendre de manière implicite que le but premier des démarches initiées par le gouvernement est tout à fait politicien. Il a sous-entendu que les gouvernants veulent se maintenir quitte à ruiner le pays.
Un certain nombre de recommandations ont été formulées par M. Nouioua, insistant sur le fait que l’Algérie doit se défaire de la rente pétrolière qui a engendré un modèle économique encourageant la paresse. Pour ce faire, les autorités doivent sortir de leur logique populiste pour fixer des objectifs et une feuille de route clairs et lisibles. Il a également préconisé un contrôle plus rigoureux des importations et un renforcement des exportations à travers le renforcement du secteur productif local.
Massi M.