Crise financière/ »Nous en avons pour 4 ans maximum pour dépenser le dernier dollar »

Redaction

La crise financière n’est pas une vue de l’esprit. C’est une réalité amère qui met en péril l’avenir de notre pays. 

L’expert banquier international et spécialiste financier algérien, Mohamed Kessal, tire la sonnette d’alarme. Les récentes données révélées par le ministère des Finances l’inquiètent beaucoup et le laisse croire que la situation est plus que jamais dangereuse. « A ce rythme, nous en avons pour quatre ans maximum pour dépenser le dernier dollar dans les caisses. Le temps presse et le temps n’est plus aux péroraisons et aux tergiversations », explique-t-il dans une déclaration à Algérie-Focus.

« La situation présente au double plan budgétaire et externe appelle à des ajustements urgents, si on veut éviter un naufrage. Depuis 2014, la situation ne cesse de se dégrader sans qu’on ait pris des mesures sérieuses pour inverser la situation. Je rappelle que le déficit budgétaire est passé de 8% en 2014, à 16% en 2015. Il sera probablement de l’ordre de 20/21% pour 2016. D’après les données du ministère des Finances, le déficit au 1er semestre est de 1768  mds, et si on annualise le trend, ça fait 3500 mds de dinars, soit 20,5% ! C’est tout juste non soutenable même à court terme », a-t-il encore expliqué, relevant que le déficit de la balance, qui va avoisiner les 30 mds de dollars, aggrave davantage la situation de l’Algérie.

Notre expert confirme également que le Fonds de régulation des recettes, notre tirelire, sera épuisé fin 2016, au plus tard début 2017. Quant aux réserves de changes, « au rythme actuel, à fin 2019, nous serons à peine à 30 mds ! », s’alarme notre interlocuteur qui lance un appel aux autorités pour prendre des mesures urgentes afin d’arrêter cette hémorragie financière.