Comme il fallait s’y attendre, la crise diplomatique au Golfe arabo-persique n’a pas laissé indifférents la cohorte de «prédicateurs» inféodés à la monarchie wahhabite. Mohamed Al-Arifi, un des chantres du djihadisme, qui n’a eu de cesse de souffler sur les braises en Syrie, s’est engouffré dans la brèche, distillant un discours favorable à ses parrains de Riyad. La journaliste algérienne d’Al Jazeera, Khadidja Bengana, a, pour sa part, réagi sèchement à cette prise de position.
Ainsi, après les tweets acerbes du «cheikh» à l’encontre du Qatar, l’appelant notamment à agir «avec clarté et sincérité» avec le gouvernement de son pays, à savoir l’Arabie saoudite, Khadidja Bengana a réagi par le même canal. Elle a notamment repris une publication de son collègue Mohamed Krichane affirmant qu’«à chaque crise politique arabo-arabe», sa conviction que «les hommes de religion sont la plus grande catastrophe qui touche la nation» prend de la consistance.
A noter que le prédicateur wahhabite Mohamed Arifi a eu, depuis le déclenchement de la crise, une activité peu commune sur Twitter. Il a multiplié les tweets, d’une rare virulence, à l’encontre de Doha.
Muhammad Al-Arifi est un théologien et prédicateur saoudien né le 15 juillet 1970. Il occupe la fonction d’imam de la mosquée de l’académie «roi Fahd» de la marine saoudienne. Il s’est à maintes reprises illustré par ses positions particulièrement rétrogrades et favorables au terrorisme. Il s’est singulièrement investi dans la mobilisation de combattants au profit des groupes djihadistes en Syrie.
Rappelons que sa demande de visa pour participer à un colloque dans l’est du pays a été rejetée en mars de l’année dernière. Mohamed Aissa, le ministre des Affaires religieuses, avait alors motivé cette décision par le fait qu’il s’agit «d’un acteur dans la subversion du système appelé printemps arabe et d’un promoteur de la propagande au profit du groupe radical de Jamaat el Nosra relevant d’El Qaida en Syrie»
R.I.