Crise au Moyen-Orient/ Le Qatar soumis à un véritable blocus

Redaction

Le Qatar a suffisamment de denrées alimentaires pour un an, ont affirmé à Doha des responsables, qui ont voulu rassurer mercredi la population effrayée par le blocus imposé par l’Arabie saoudite à son voisin du Golfe.

Depuis deux jours, les habitants de Doha paniqués ont pris d’assaut les supermarchés  quelques heures après l’annonce, lundi, par l’Arabie saoudite et ses alliés de la suspension des relations diplomatiques et  la fermeture des frontières terrestres, maritimes et de l’espace aérien avec ce pays.

Le président de la Chambre de commerce qatarie, cheikh Khalifa ben Jassem Al-Thani, cité par la presse locale, a  assuré qu’il n’y aura pas de pénurie au Qatar, qui compte 2,4 millions d’habitants. «Il n’y aura pas de pénurie de denrées alimentaires et d’autres produits car plus de 95% des importations du Qatar arrivent par voies aérienne et maritime», a-t-il assuré en ajoutant que le pays disposait de suffisamment de vivres et de biens de consommation pour un an.

Le Qatar importe jusqu’à 90% de ses besoins alimentaires. C’est pourquoi il dispose de plusieurs voies d’importation. Ainsi, bien que les approvisionnements alimentaires du Qatar transitent d’habitude par la frontière avec l’Arabie saoudite, désormais fermée, les denrées alimentaires peuvent aussi être acheminées directement au port de Doha ou par avion.

Abou Dhabi et Ryad veulent un «changement de politique»

Cette crise ne porte pas sur «un changement de régime» au Qatar, mais sur la nécessité d’un «changement de politique» à Doha, a dit le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, dans un entretien à l’AFP

Il a accusé le Qatar de se comporter en «champion de l’extrémisme et du terrorisme dans la région». Le ministre a déploré «l’accumulation sur de très nombreuses années d’une politique qatarie subversive de soutien à l’extrémisme et à des organisations terroristes».

«Nous avons atteint maintenant un cul-de-sac dans nos tentatives pour convaincre le Qatar de changer de direction», a-t-il dit. «Ce que nous disons au Qatar, c’est que vous êtes un voisin, mais que vous devez respecter les règles de la sécurité collective et que si vous ne respectez pas ces règles, vous êtes seul».

H.H.