Cybercafés, les clandestins du Net

Redaction

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Cybercafé, le mot à lui seul est une invitation à l’évasion. Ces lieux où l’on surfe sur la toile sont devenus en quelques années les espaces de rencontres et d’échanges les plus populaires en Algérie.

Et pourtant, la législation en vigueur n’est guère favorable au développement de ces commerces qui permettent aux Algériens notamment les plus jeunes de rejoindre en un clic «le village monde». Ces dernières années, l’étau s’est véritablement resserré autour de cybercafés. Depuis l’été 2011, beaucoup de ces espaces ont été sommés par les services de sécurité de mettre la clé sous le paillasson. Et pour cause, les autorités exigent depuis cette période un agrément spécifique pour autoriser l’activité d’un cybercafé.  Et pour obtenir ce précieux sésame, il faut répondre à des critères très stricts contenus dans le cahier de charges lequel a été élaboré sans aucune piété par les autorités. A vrai dire, tout a commencé en 2005.

A cette date, un décret a été promulgué pour placer les cybercafés dans la même catégorie que les boites de nuits, les bars ou les cabarets, à savoir un établissement de divertissement. Et à l’instar de tous ces établissements classés «sensibles», ce décret subordonne l’exercice de l’activité des cybercafés à l’obtention d’un agrément. Selon le texte de loi, cet agrément passe par l’aval de sept directions relevant de plusieurs ministères, mais aussi la Sûreté nationale, la Protection civile. Et si par malheur, l’une de ces directions accorde un seul avis défavorable, c’est tout le dossier qui est refusé  !

5 000 cybercafés répartis à travers le pays 

Dans ce contexte, des gérants de cybercafés ont affirmé que la moitié de ces commerces travaillent clandestinement afin de tromper la vigilance des services de sécurité ! «Nous travaillons uniquement à partir de 17 H lorsque les policiers se font plus discrets. En l’absence d’un agrément, ils pourront intervenir à n’importe quel moment pour nous obliger à fermer. On risque même des poursuites judiciaires si les policiers nous choppent», confie un jeune propriétaire d’un cybercafé situé dans la banlieue d’Alger. De leur côté, les autorités ne savent même pas combien de cybercafés sont en activité à travers le pays. Le seul chiffre qui a été dévoilé est celui de Moussa Benhamadi, ministre des Postes et des TIC. Ce dernier a parlé récemment de 5 000 cybercafés répartis à travers l’ensemble des wilayas du pays. Mais aucune instance n’a encore pris la peine de vérifier ce chiffre là…