Le patron du parti tunisien Ennahdha M. Rached Ghannouchi serait indésirable au palais d’El Mouradia. Exaspéré par le traitement privilégié réservé à ce dernier lors de ses visites en Algérie, le président tunisien Béji Caïd Essebsi aurait demandé aux autorités algériennes de cesser de le traiter comme le régent de la Tunisie.
La Présidence de la République se serait entendue avec le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, pour que soit mis fin aux visites répétées du patron du parti islamiste tunisien Ennahdha et théoricien du mouvement des Frères musulmans, Rached Ghannouchi, au palais d’El Mouradia, indique le journal en ligne tunisien Kapitalis, citant une source diplomatique algérienne de haut rang.
Selon cette source, les autorités tunisiennes n’apprécient plus la façon avec laquelle est traité le leader islamiste en Algérie. A leur sens, Ghannouchi n’est pas un chef d’État pour être accueilli, à chaque visite, par le président Bouteflika «qui le considère comme le véritable régent de la Tunisie».
La goutte qui a fait déborder le vase, ajoute-t-on, c’est le fait qu’Alger ait «mandaté Ghannouchi pour jouer le rôle de médiateur dans le conflit libyen». Une initiative diplomatique qui a soulevé le courroux de Tunis.
Après avoir été reçu à sept reprises en six ans par le président Bouteflika, Rached Ghannouchi, a été informé que les autorités de son pays s’opposent à ses allers et venues entre la Tunisie et l’Algérie. Le leader islamiste aurait remercié le président Bouteflika tout en s’engageant à respecter le contenu de l’accord scellé entre Alger et Tunis.
Tentatives de récupération
En Égypte et aux Émirats Arabes Unis, l’information a été relayée très rapidement. Les médias en ont d’ailleurs dénaturé le contenu en soutenant que l’Algérie vient de déclarer la guerre aux Frères musulmans qualifiés d’ailleurs d’organisation terroriste. L’objectif étant bien sûr de tenter d’attirer l’Algérie dans le giron des pays hostiles au Qatar.