Les grandes entreprises françaises font preuve de pratiques discriminatoires à l’endroit des demandeurs d’emploi maghrébins. C’est la conclusion à laquelle est arrivé le sondage «discrimination à l’embauche selon l’origine», réalisée par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) et le cabinet expert en testings, ISM CORUM, au profit du ministère français du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.
«Les résultats globaux de ce testing qui a porté sur les recrutements d’une quarantaine de grandes entreprises, montrent une tendance à privilégier les candidatures portant des prénoms et noms à consonance hexagonale (supposées sans ascendance migratoire) aux candidatures à consonance maghrébine et ce, avec un écart significatif de 11 points (respectivement 47 et 36% de réponses favorables). L’inégalité de traitement selon l’origine supposée du candidat se présente comme une tendance de fond puisqu’elle se retrouve pour les hommes comme pour les femmes et dans l’accès à des postes d’employés comme de managers», lit-on dans un communiqué publié, hier, sur le site Internet de ce département ministériel.
En somme, sur les 40 grandes entreprises françaises (de 1000 salariés et plus) testées, 12 ont eu un comportement discriminatoire envers les demandeurs d’emploi d’origine maghrébine. «Les discriminations à l’embauche sont prohibées par la loi. Elles constituent une faute morale inacceptable et une absurdité économique. Elles mettent à mal la promesse républicaine d’égalité dont la société française a plus que jamais besoin. À l’égard de nos concitoyens qui en seraient les premières victimes, nous nous trouvons dans l’obligation d’agir et de réussir. Le ministère du Travail renouvellera tous les ans l’opération de testing. Les entreprises qui ont eu des mauvais résultats en 2016 pourront être testées à nouveau en 2017», a déclaré à cet effet la ministre française Myriam El Khomri.
Elyas Nour