La fraude des importateurs ne semble pas avoir de limites. Et si les pratiques sont généralement connues, les montants des transferts illicites de devises le sont moins.
Le directeur du renseignement des Douanes algériennes, Boualem Medjbar, qui s’est exprimé mercredi matin à la radio, a indiqué que son département a détecté lors des importations de marchandises, durant la période allant de 2010 à 2015, des transferts illicites vers l’étranger dont les montants varient de 15 à 20 milliards de dinars (plus de 160 millions d’Euros) chaque année.
Parmi les techniques utilisées par des importateurs véreux, le responsable douanier cite des containers remplis de pierres ou carrément vides, mais déclarés comme étant de la marchandise. Il indique que ce «courant de fraudes» a connu son apogée durant les années 2013 et 2014, une situation, ajoute-t-il qui s’est «considérablement réduite» en raison de la riposte entreprise à travers l’intensification des contrôles.
Le représentant des douanes précise que les délits n’ont été constatés qu’après l’ouverture des containers censés contenir des marchandises «et que les transferts financiers pour leur paiement aient déjà été effectués» au titre du crédit documentaire.
Boualem Medjbar reconnaît que des fonctionnaires des douanes sont soit complices soit carrément impliqués dans ces trafics. Mais il assure que son administration veille au grain. A titre d’exemple, il a indiqué que 40 fonctionnaires des douanes ont été radiés du corps «pour différentes raisons» l’an dernier. «A chaque fois que l’erreur est constatée, une enquête est menée et une radiation est prononcée», a-t-il tout affirmé en disant inclure «l’épuration» du corps des douanes dans la stratégie de modernisation de l’institution.
Essaïd Wakli