Droits de l’homme/ Le Département d’Etat épingle une nouvelle fois l’Algérie

Redaction

Le département d’État américain a publié un rapport accablant sur la situation des libertés en Algérie. Dans son rapport 2016, il relève des atteintes à la liberté de réunion et d’association, un manque d’indépendance judiciaire et des atteintes à la liberté de la presse.

De son rapport annuel, le département d’État américain a relevé la persistance de trois catégories majeures d’atteintes aux droits de l’homme en Algérie: les restrictions à la liberté de réunion et d’association, le manque d’indépendance judiciaire et les restrictions à la liberté de la presse.

«La Constitution consacre le droit de se réunir, mais le gouvernement continue de restreindre ce droit », relève le département d’État, ajoutant que les autorités algériennes continuent à réprimer sans retenue, des rassemblements et des actions de protestation. «Le gouvernement a restreint les autorisations aux partis politiques, aux ONG et aux autres organisations. Les autorisations de  rassemblements en salle ne sont pas délivrées dans les temps ce qui empêche leur médiatisation et leur bon déroulement », ajoute le rapport.

Autre point noir : la liberté d’association. Pour le département d’État, les autorités algériennes piétinent les textes de la loi fondamentale en imposant des restrictions arbitraires afin d’empêcher les Algériens de s’organiser pour défendre leurs droits. «Les nombreuses exigences et l’application aléatoire de la loi ont été des obstacles majeurs au développement de la société civile», relève le rapport.

Le rapport fait également état d’atteintes à la liberté d’expression:  « Les individus ont été limités dans leur capacité à critiquer le gouvernement publiquement sans représailles». Il ajoute que «les autorités ont arrêté et mis derrière les barreaux des citoyens ayant émis des critiques contre des responsables politiques».

Selon le rapport, «la loi prévoit une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans en ce qui concerne la distribution de tracts, bulletins, ou dépliants « portant atteinte à l’intérêt national »». Pour le département d’État, ces lois sont instrumentalisées afin de restreindre la parole et faire taire les critiques qui sont d’un grand apport au débat public.

Concernant les atteintes à la liberté de la presse, le rapport relève l’instrumentalisation de l’ANEP comme moyen de pression sur une certaine presse hostile aux pratiques du régime. Il souligne que des peines d’emprisonnement ont également été prononcées contre des journalistes et des militants ayant ouvertement critiqué le pouvoir, affirme le rapport citant en exemple l’affaire des journalistes de KBC.

Le Département d’Etat pointe également du doigt l’usage excessif de la force par la police. Il note des allégations de torture, une fraude électorale à tous les niveaux, une corruption omniprésente, en plus de la discrimination sociale à l’encontre des personnes handicapées et les personnes malade du Sida.

Pour les rédacteurs de ce rapport, ces dysfonctionnements sont dus à une dépendance totale de l’appareil judiciaire du pouvoir exécutif.

Massi M.