Fondé le 1er mars 2014 pour militer contre le 4ème mandat de Abdelaziz Bouteflika, jugé alors comme « un symbole de pérennisation du système et de sa police politique », Barakat pourrait refaire surface. C’est du moins l’idée dégagée actuellement par certains leaders du mouvement.
Selon Samir Benlarbi, « des discussions sont en cours avec d’anciens membres de Barakat pour relancer le mouvement, qui rappelons-le, n’a jamais été officiellement dissout ». M. Benlarbi indique que « cette proposition survient à l’issue d’une rencontre, durant laquelle des leaders de Barakat avaient rencontré Soufiène Djilali au siège de Jil Jadid, début novembre dernier ».
Mais dans les faits, est-il possible de remettre en marche le Mouvement Barakat, qui depuis janviers 2015 a cessé ses activités ? Samir Benlarbi précise qu' »effectivement Barakat n’est plus actif, mais, souligne-t-il, il faut considérer cette absence comme un gel politique de circonstances, car individuellement, les membres de Barakat continuaient et continuent à militer. Il ne faut pas oublier également la propagande médiatique meurtrière du régime contre les militants du mouvement qui a causé beaucoup de préjudices, notamment à l’intérieur du pays. Aussi, il faut avouer que quelques dissensions nous ont, par ailleurs, affaibli sur le plan organisationnel ». « Dans le fond, ajoute notre interlocuteur, nous sommes tous d’accord sur la vision politique, et nous partageons toujours les convictions émises dans le texte fondateur. Les arguments qui nous ont poussés à nous allier contre le système, ses hommes et ses pratiques restent d’actualité, et c’est pour cette raison principale que la relance de Barakat est une piste en cours d’élaboration ».
Mehdi Bsikri, un autre leader et ancien membre fondateur de Barakat, affirme pour sa part que « cette proposition avait été discutée au début de l’année 2016 ». « Mais comme je n’ai pas assisté à la rencontre évoquée par Samir et que présentement je ne suis pas en Algérie, je préfère laisser mes amis décider de ce qui est apte à concrétiser. Je crois au principe du l’intérieur qui prime sur l’extérieur », témoigne-t-il. Cependant, précise-t-il, « je pense que les militants, même d’accord sur le fond et la forme du texte fondateur de Barakat, devraient créer une nouvelle organisation, avec de nouvelles perspectives et de nouveaux statuts, pour clarifier au préalable les raisons d’être d’un mouvement, pour définir la stratégie de lutte, contrecarrer la propagande du régime et offrir des textes allant dans le sens des Alternatives dans différents domaines d’activités ». Reste enfin à savoir ce que vont décider les autres membres actifs du Mouvement Barakat.