Environnement/ La pollution de la Soummam à son paroxysme

Redaction

La Soummam dépérit dans l’indifférence des pouvoirs publics. Réceptacle d’un flot ininterrompu de rejets industriels, sa faune et sa flore disparaissent petit à petit. D’ailleurs, ces derniers jours, on a constaté la mort massive de poissons. La société civile et les associations de la région continuent de dénoncer ce crime écologique. Mais en vain. 

Les citoyens de la région se sont regroupés, depuis maintenant quatre ans, dans des associations afin de sauver ce qui reste de ce fleuve. Une odeur pestilentielle s’en dégage, suite au déversement continu de tonnes de déchets toxiques  issus des zones industrielles d’Akbou, Takarietz et Ighzer Amokrane. Les associations se sentent impuissantes face au laxisme des autorités.

«L’Oued Soummam est extrêmement pollué», affirment les responsables de l’association Soummam Eco-Culture. Pour eux,  l’oued Soummam n’est plus «qu’un mince filet d’eau noirâtre toxique et infect». La faune et la flore jadis foisonnante est désormais réduite à sa plus simple expression. La truite, la carpe, et l’anguille, qui témoignaient de sa richesse, ont été décimés par un taux de pollution insoutenable. «Le niveau de pollution de cette rivière est si important qu’on ne se préoccupe plus de savoir comment protéger son écosystème ou ce qui en subsiste, mais de chercher plutôt le meilleur moyen de préserver la santé publique et animalière».

Le premier cas d’intoxication a été signalé en 2014. Des citoyens et des membres de Soummam Eco-Système ont alerté les autorités locales du rejet de milliers de poissons morts par l’oued sur une distance s’étalant de l’ancien pont de la ville de Sidi Aïch jusqu’au village Takarietz, à la sortie vers Remila. Les services communaux ont réagi à cette sonnette d’alarme en dépêchant une commission d’enquête composée de la direction de l’environnement, de la pêche et du service d’hygiène. Mais depuis, les autorités locales ont adopté une attitude ambiguë. Aucune suite n’a été donnée à cette affaire.

«Assif Abbas», comme se plaît à l’appeler les riverains, est devenu la proie d’industriels cupides pour qui le respect de la nature est une notion totalement étrangère. La quantité de déchets déversés dans l’oued est importante à telle enseigne que la pollution est constatable à l’œil nu. Le destin funeste réservé à la rivière de la Soummam ressemble étrangement à celui d’Oued El Harrach. Triste destin sachant que des milliards de dinars ont été dépensés pour réhabiliter cet oued alors qu’on aurait pu les préserver en respectant les règles élémentaires de préservation de la faune et de la flore.

Massi M.

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