Trois jeunes convertis au christianisme ont été arrêtés, mercredi, dans la wilaya El Bayadh pour «vol et prosélytisme ayant pour objectif de déstabiliser la foi musulmane». Selon le rapport de la police judiciaire, les trois individus ont subtilisé des livres religieux et des croix pour se livrer à du prosélytisme sur les réseaux sociaux.
La section économique et financière du service de police judiciaire de la wilaya d’El Bayadh, a arrêté trois jeunes hommes âgés de 28 à 32 ans, pour vol et prosélytisme, rapporte le quotidien El Khabar.
Selon la même source, la police a saisi cinq livres religieux, dont un évangile, ainsi qu’un certain nombre de croix qui leur servaient à faire du prosélytisme, notamment sur Facebook. Les trois individus ont été inculpés pour «association de malfaiteurs, vol et dissimulation d’objets volés et tentative de déstabilisation de la foi musulmane». Le lieu où ces objets ont été volés n’a été précisé.
Après un bref répit consécutif aux innombrables critiques émises par les ONG de défense des droits de l’homme quant à la traque méthodique des ahmadis, les autorités renouent avec leurs vieilles pratiques dignes de l’inquisition. Les motifs invoqués ont, comme de coutume, trait à de supposées tentatives de déstabilisation de la foi musulmane.
Convaincu de la nécessité de telles pratiques, le gouvernement algérien n’a pas hésité à défendre leur bien fondé devant les instances onusiennes. Intervenant en effet, en mai dernier, à l’occasion de la 27ème session du Mécanisme d’examen par les pairs du Conseil des droits de l’Homme, l’ex-ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, s’est justifié en invoquant le principe saugrenu de «singularité». Selon lui, «l’universalité des droits de l’homme ne doit aucunement signifier unicité et/ou uniformité du modèle d’organisation sociale ou politique». Une façon de demander un droit le réprimer les libertés. Sans commentaire!
Massi M.