Rachid Nekkaz, le candidat qui a mystérieusement perdu ses formulaires de signatures de citoyens nécessaires pour faire valider son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel, a mobilisé une foule impressionnante à Alger ce samedi.
Une esplanade de la Grande poste noire de monde. Populaire et populiste, Rachid Nekkaz a réussi ce samedi un tour de force en surfant sur la vague de l’opposition au régime en place. Le candidat malheur à l’élection présidentielle 2014 a rassemblé aux alentours de 15 H ce samedi des centaines de personnes, notamment des jeunes.
A peine sorti de son véhicule au croisement de la rue Michelet, Rachid Nekkaz a vu une marée humaine déferler sur lui. L’ex-candidat à l’élection présidentielle française de 2007, qui a rendu son passeport français pour pouvoir se présenter au scrutin du 17 avril prochain, s’est difficilement frayé un chemin vers les marches de la Grande poste. De là, il a repris l’hymne national algérien en coeur avec une foule agitée et pressée autour de l’homme politique, qui brandissait son passeport algérien. Sans micro et sans mégaphone, le discours de ce trublion de l’élection présidentielle algérienne est resté inaudible pour les centaines de personnes amassées sur l’esplanade de la Grande poste.
La plupart d’entre eux se revendique anti-système et est venue par simple curiosité voir se candidat atypique. En effet, on a constaté sur place que peu de personnes mobilisées se présente comme un sympathisant de Rachid Nekkaz. La grande majorité des badauds a trouvé dans cet appel lancé par le candidat malheureux via son profil Facebook l’occasion de crier une nouvelle fois son ras-le-bol et son envie de changement. « Ce n’est pas que contre la personne d’Abdelaziz Bouteflika que nous protestons. Nos revendications sont plus larges. Nous voulons mettre fin au système actuel et chasser du pouvoir toute la clique du Président », nous confie une jeune présent à cette manifestation. A ces côtés, une femme d’une quarantaine d’années scandent des slogans hostiles au candidat franco-algérien. « C’est un parachuté. Qu’il retourne en France au lieu de se moquer de nous ici », lâche-t-elle.
Devant les micros des chaînes nationales et internationales, Rachid Nekkaz est revenu sur le scénario rocambolesque dont il dit être la victime. Mardi en début de soirée, il s’est présenté au siège du Conseil constitutionnel à Alger pour déposer son dossier de candidature. C’est à ce moment là qu’il remarque que le camion, conduit par son frère, contenant les signatures de citoyens qui le soutiennent ont mystérieusement disparu. « Le camion et les formulaires ont été retrouvés à Blida », explique Rachid Nekkaz sur les marches de la Grande poste, bousculé par la foule. Qui a mis la main sur ce camion ? Comment a-t-il pu disparaître ? Nekkaz ne se prononce pas et ne donne pas de détail. Et maintenant que compte-t-il faire ? L’homme aux signatures disparues dit ne pas vouloir porter plainte contre le Conseil constitutionnel et mener l’affaire en justice. Il ajoute qu’il espère que sa candidature à l’élection présidentielle 2014 sera retenue par le Conseil constitutionnel, présidé par Mourad Medelci, maintenant que les formulaires de signatures des citoyens ont été retrouvés.