Il faut croire que certains partis politiques, notamment ceux du pouvoir, sont en manque de «candidats» de poids. Après le FLN qui s’est appuyé, ces dernières années, sur de riches hommes d’affaires pour porter ses couleurs dans certaines circonscriptions, c’est autour du RND d’en enrôler dans ses listes en prévision des prochaines législatives.
Ainsi, à Blida, c’est le célébrissime Tayeb Zeraïmi, le patron de SIM (Semoulerie industrielle de la Métidja) qui pilotera la liste du parti d’Ahmed Ouyahia lors du prochain scrutin législatif. L’industriel, qui active surtout dans le secteur de l’agroalimentaire, ne traîne pas les casseroles d’un Mohamed Djemaï ou encore d’un Baheddine Tliba chez le FLN. Mais le fait de le désigner à la tête d’une liste électorale est une première pour un parti politique comme le RND. Ce parti s’est appuyé, par le passé, sur de petits hommes d’affaires dans la conception de ses listes électorales. Mais il n’a jamais cassé le tabou de se permettre un patron de la réputation de Zeraïmi.
Cette décision, qui ne serait pas unique, a bien entendu suscité la colère des opposants qui estiment qu’Ahmed Ouyahia a «livré le parti aux oligarques». C’est notamment ce que soutient un communiqué des opposants au secrétaire général. Ces derniers reprochent au directeur de cabinet de la présidence de la République de «favoriser la « chkara » au détriment des militants».
Ahmed Ouyahia, lui, ne semble pas être gêné par une telle position. Il poursuit ses rencontres dans les wilayas pour préparer la campagne électorale qui commencera officiellement à la mi-mars.
Essaïd Wakli