C’est la douche froide pour certains partis de l’opposition. Alors qu’ils comptaient sur ce qu’il y a de meilleur parmi leurs militants pour remporter les élections locales, l’administration en a décidé autrement. Elle a rejeté des candidats non pas parce qu’ils ont enfreint la loi, mais sur de simples soupçons de véhiculer des idées qui ne sont pas dans ses bonnes grâces.
Ainsi, à Béjaïa, des partis politiques et des représentants de listes indépendantes crient au scandale. Certains candidats ont été rejetés juste parce qu’ils étaient soupçonnés d’appartenir au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). C’est par exemple le cas du candidat de la liste «initiative citoyenne». « (…) bien qu’il (Redjdal Fateh -NDLR) ait satisfait à toutes les conditions exigées par la loi électorale, les citoyens ont été choqués par l’injuste et l’inacceptable éviction de celui qui constituait l’espoir de Tazmalt», a écrit le député Braham Benadji, député et parrain de la liste.
Plus, même un candidat du Parti socialiste des Travailleurs (PST) de la commune d’Adekar a été recalé sans argument valable. Pourtant, cette formation politique est opposée à l’idée de l’autonomie. Des cas similaires sont également signalés à Constantine et à Ghardaïa. Mais il s’agit de refus justifiés par d’autres motifs.
Les partis politiques, dont le FFS et le RCD, ont dénoncé les pratiques de l’administration. Pourtant, l’article 79 du code électoral est très clair : «Le candidat à l’assemblée populaire communale ou wilaya doit remplir les conditions prévues à l’article 3 de la présente loi organique et être inscrit dans la circonscription électorale dans la quelle il se présente; être âgé de vingt-trois (23) ans, au moins, le jour du scrutin; être de nationalité algérienne; avoir accompli les obligations du service national ou en être dispensé; ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation définitive pour crimes ou délits privative de liberté et non réhabilité, à l’exception des délits involontaires». Les candidats recalés ne sont en contradiction avec aucune de ces dispositions.
Rania Aghiles